Dans un stade Marcel Deflandre vide de ses supporters, c'est un match historique qui attend les joueurs du Stade Rochelais cet après-midi face aux Irlandais du Leinster. Nous avons rencontré trois anciens joueurs qui ont hâte, eux aussi, d'en découdre.
Vous serez sûrement des centaines de milliers (voire plus ?) devant France 2 cet après-midi. Ils auraient dû être plus de quinze mille, si notre souvenir du monde d'avant est bon, à se presser dans les travées de Deflandre à 16 heures. Mais voilà, c'est dans un stade désespérement vide que les "Jaune et Noir" vont tenter de décrocher une place en finale de Champions Cup.
"Là, on est dans les étoiles !"
Avant ce rendez-vous historique pour le club, nous sommes allés à la rencontre de trois anciens joueurs qui, chacun à leur échelle, ont participé à cette centenaire épopée du Stade Rochelais. C'est aux "Vieux Crampons", dans son estaminet lui aussi sans clients de Port-Neuf, que nous avons retrouvé Jean-Pierre Elissalde. Inutile de présenter l'emblématique joueur-entraîneur et ancien international. Lui, son père, le regretté Nono, son oncle et, bien sûr, son fils Jean-Baptiste ont écrit les plus belles pages du livre d'or du club à la caravelle.
"Le stade a 125 ans je crois et a souvent été à l’ombre parce qu’on était très différent. Des moments difficiles, mais ce n’était pas sombre. La vie était belle ! Moi, j’ai connu tout ça par mon père, les chants basques, la fraternité", explique Jean-Pierre, "On était à l’ombre puis un peu au soleil dans les années 60, les années 2000 et, surtout depuis 2015, on est plein soleil, pourrait-on dire, mais là on est dans les étoiles ! C’est complètement différent. C’est le match le plus beau qu’ils puissent jouer".
"Une pensée pour mon père"
Il était ce jour-là accompagné de Serge Palito, 93 ans. Le maçon de La Pallice est arrivé au club après-guerre. Joueur, entraîneur puis dirigeant, c'est une figure incontournable de l'ovalie rochelaise. Lui se souvient que, jadis, on voyait la mer depuis la pelouse et que les douches se prenaient aux bains publics au centre-ville. "En 1949, j'ai fait partie de l'équipe qui a fait le premier seizième de finale à Bègles contre Limoges" nous raconte Serge, "c'était une étape importante à l'époque. Alors aujourd'hui le Stade Rochelais en demi-finale, je suis très heureux. J'ai une pensée pour mon père qui a joué au Stade aussi. Il fait partie de ses anciens qui ont apporté leur pierre à l'édifice".
"Fier de porter les couleurs du Stade."
Enfin, autre génération, nous avons parlé avec David Renard. L'ancien trois-quart, comme Jean-Pierre et Serge, a évidemment sa place sur le Mur des Centurions au centre d'entraînement du Stade. De 1986 à 2002, il a été de tous les combats pour que La Rochelle accède légitimement à l'élite européenne du rugby. "Ça reste un sport et un plaisir mais, à mon époque, on n’avait pas le sourire tous les dimanches", se souvient David, "c’était un groupe de Rochelais et c’était difficile d’exister dans le championnat. C’était souvent l’ascenseur émotionnel, mais on était fier de porter les couleurs du Stade avec des hauts et des bas. Je suis très heureux pour ceux qui jouent au plus haut niveau aujourd’hui. Si c’est nous qui avons semé ça, tant mieux.
Florent Loiseau et Pascal Simon ont rencontré ses "Jaune et Noir" de coeur qui, eux aussi, ont hâte d'en découdre face aux Irlandais.