Après deux semaines de coupure dues à la Covid-19, le Stade Rochelais a retrouvé le championnat avec une victoire écrasante contre l'Aviron Bayonnais. Score final 40 à 3 avec un bonus offensif à la clé.
L'Aviron a ramé, mais a finit par couler. Pour cette dix-neuvième journée du championnat, les Basques ne partaient pas à l'abordage avec grande confiance. Il faut dire que l'armada rochelaise, même décimée par un méchant virus et des blessures diverses, impressionne quand elle se déploie dans son anse de Portneuf. Contre vents et marées, coronavirus ou pas, l'équipage jaune et noir n'est pas du genre à tirer des bords et à louvoyer. C'était même plutôt une stratégie de "tout droit" qui avait été définie par l'amirauté anglo-saxonne du club à la caravelle.
"La récompense du travail de tout un groupe."
Pas étonnant donc qu'au quart d'heure de jeu, cela soit le très en verve Bourgarit qui marque le premier essai. On sait bien sûr que les conditions hivernales ne sont jamais très propices aux grandes escapades des gazelles de l'arrière, mais, après un triplé face à Agen, le talonneur se retrouve ce matin meilleur marqueur du championnat !
C’est une satisfaction personnelle, mais, avant tout, c’est une satisfaction collective. Je marque sur deux ballons portés, donc on ne peut pas dire que c’est de belles envolées mais c’est la récompense du travail de tout un groupe. Je pense qu’aujourd’hui on a pu s’appuyer sur un gros paquet d’avants qui a été performant et qui a presque excellé donc il faut tirer le positif de tout ça. Toute la semaine on avait axé le travail là-dessus. On savait qu’ils allaient venir avec un gros paquet d’avant qui n’allait pas vendre sa peau comme ça. Ça s’est vu sur le terrain, je crois qu’à la trentième, il n’y a encore que 7 à 3 et pourtant on est bien, on se sent dominateur mais malheureusement on n’arrive pas à marquer et à concrétiser. On savait que ça allait être compliqué.
"On a été outrageusement dominé."
Vingt minutes plus tard, après une belle combinaison, c'est le jeune Berjon qui applati entre les poteaux, mais c'est Bourgarit encore qui enfonce le clou avant la pause. Les bayonnais sont surpassés dans tous les registres. Alldritt, Botia, Kieft gagnent tous leurs duels et c'est tout le pack qui avance à chaque contact. Yannick Bru avait la tête des mauvais jours hier soir. Cinquième défaite d'affilé, quinze pénalités, deux cartons jaunes ; l'addition est salée sur les bords de l'Atlantique.
C’est quand même un gros constat d’impuissance. On n’a pas été invité. On a joué à l’énergie tout le match. On a colmaté les fuites pendant 20 minutes, puis on a sombré doucement et sûrement, donc il n’y a pas grand-chose à rajouter. C’est le scénario catastrophe. On a été outrageusement dominé dans la puissance physique et dans l’engagement. On y a laissé des plumes, on a blessé des joueurs donc c’est une dure soirée de retour à la compétition.
"On avait à coeur de faire quatre-vingts bonnes minutes."
La deuxième période sera similaire à la première. A la 48ème, pénaltouche, groupé pénétrant, maul effondré, carton jaune pour Gorin et essai de pénalité. Touché, coulé l'Aviron. Cinq minutes plus tard, Gaëtan Germain trouvera un petit intervale et, pour la première fois du match, Bayonne s'aventure dans les eaux rochelaises. La terre promise n'est pas loin, mais cela ne donnera rien. C'était la première et la dernière fois qu'ils l'apercevront de la soirée.
Ajoutez à cela un Grégory Alldritt qui, bien que forfait pour l'équipe de France, était sur le terrain hier soir et a confirmé son statut de meilleur troisième ligne du championnat et vous comprendrez que les Basques avaient hâte de mettre le jambon dans le torchon. Le plus écossais des Gersois a encore signé un doublé. Après une coupure due à plusieurs cas de coronavirus dans le groupe, cette dix-neuvième journée n'était sûrement pas l'occasion rêvée de toucher la perfection mais l'envie était là. Après un début de saison où les maritimes ont eu trop souvent la facheuse manie de lever le pied en seconde période, ils sont toujours à la recherche de ce fameux match référence, un match complet de la première à la dernière minute. Ces quarante points infligés à l'Aviron Bayonnais sont plus qu'encourageants.
On avait mis une stratégie en place et le mot d’ordre, c’était de tenir cette stratégie pendant 80 minutes. On avait vu quelques matches par le passé, notamment contre Brive où on perd le bonus à la fin, même à Agen récemment où les vingt dernières minutes sont un peu moins bonnes que le reste du match, donc là on avait vraiment à cœur de faire quatre-vingts bonnes minutes et je pense qu’on est tous satisfaits parce qu’on a rempli l’objectif. On a été touché par le covid mais on a eu la chance de pouvoir aligner une équipe très compétitive et on a pu reprendre dès dimanche donc ça nous a fait une bonne semaine d’entraînement.
Mais, on le sait, ce championnat est une traversée au long cours et on n'est jamais à l'abri d'une fortune de mer. Dimanche prochain, c'est le navire amiral toulousain qui débarque à Deflandre. Puis il faudra mettre le cap vers la capitale et le Racing 92 avant de s'aventurer dans les eaux rugueuses de la rade de Toulon. Hardi moussaillons !