La Rochelle : Sea Shepherd expose un nouveau dauphin mort, les pêcheurs répondent

Ce samedi 4 mars, à La Rochelle, l'ONG Sea Shepherd a exposé un cadavre de dauphin, capturé accidentellement par des pêcheurs. Une action choc qui vise à sensibiliser le public afin que les dauphins soient mieux protégés.

Sur le port de la Rochelle, la scène choque : un dauphin mort, posé sur un drap blanc, oblige les passants à marquer le pas. L'animal aurait été piégé hier dans les filets d'un petit bateau, fileyeur de 12 mètres, au large des Sables d'Olonne. L'ONG Sea Shepherd est "là pour sensibiliser" lance Natacha Rault, sa porte-parole.

De plus en plus de dauphins terminent dans les filets de pêcheurs. En cause les techniques de pêche de plus en plus rapides avec des filets de plus en plus larges. Mais pour l'ONG qui milite pour la protection des océans, cette anomalie ne peut plus durer : "Nous demandons la fermeture de la zone pendant trois mois, de janvier à avril, plaide Natascha Rault. Ainsi, les autres espèces comme le bar, pourront se reproduire sans danger" et cette mesure pourrait même être avantageuse pour les pêcheurs : "Il y aura de plus en plus de poissons puisqu'ils pourront se reproduire et on évitera ainsi la surpêche"; suggère-t-elle. 

Dégâts collatéraux

Mais dans le camp d'en face, celui des pêcheurs, les actions militantes ne sont pas vues du même œil. "On ne peut pas porter le chapeau pour tout le monde, note Cédric Durand, pêcheur depuis 28 ans, qui reconnaît pourtant la bonne cause. Certains dauphins meurent de maladies et de vieillesse," souffle-t-il. Son de cloche équivalent chez Bruno Moreau, pêcheur à la retraite, qui pointe les conséquences du réchauffement climatique : " Les dauphins sont poussés à évoluer dans les zones d'exploitation des pêcheurs, ils suivent la chaîne alimentaire et il y a forcément des dégâts collatéraux".

Solutions possibles ?

Alors, pour le monde de la pêche, les solutions n'existent presque guère : "A part éradiquer la pêche, que pourrait-on faire ? Je ne pense pas que ce soit la solution", lance Cédric Durant. Sea Shepherd préconise la pose de pingers mais ce ne serait qu'un recours partiel. "Ce sont des répulsifs acoustiques qui sont censés éloignés les dauphins des zones de pêche, explique Natascha Rault. Mais on a déjà filmé des bateaux équipés de pingers qui ont quand même repêché des dauphins. Ce n'est pas efficace à 100%"

Le programme Obscame, qui oblige la multiplication de pose de caméras embarquées sur les bateaux, est censé limiter la pêche accidentelle de dauphins. Une mesure qui passe mal pour les marins pêcheurs : "L'installation de ces caméras est à nos frais, explique Cédric Durant. Pour un bateau de 9,90 mètres comme le mien, ça me reviendrait à 2 250 euros, plus 60 euros d'abonnement par mois", déplore-t-il. 

Selon l'observatoire Pelagis, qui recense les échouages d’animaux marins, près de 400 petits cétacés ont été retrouvés morts sur les côtes atlantiques entre le 1er décembre et le 15 février dernier. La "grande majorité" serait des dauphins présentant "des traces de capture dans un engin de pêche".

Article édité par Hadrien Hubert avec Damien Lefauconnier. 

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