Trois jours après l'important tremblement de terre qui a frappé l'ouest de la France, l'heure est à la constatation des dégâts pour les sinistrés. Au moins une centaine de bâtiments ont été fissurés en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres. Pour obtenir une indemnisation, c'est auprès de leurs assureurs que les sinistrés vont devoir se tourner.
Les démarches sont souvent fastidieuses, mais indispensables pour obtenir réparation des dégâts. Après une catastrophe naturelle, c'est auprès de son assureur qu'il faut se tourner.
Pour accélérer la procédure, au lendemain du séisme, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin annonçait la mise en place d'une "procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle".
La reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle permet d’être indemnisé par son assureur pour des sinistres habituellement exclus des contrats d’assurance habitation. Cela doit également permettre aux sinistrés d'obtenir une prise en charge plus rapide des dégâts.
Nous sommes à 200 déclarations de sinistres depuis samedi. L’objectif en ce moment, c’est de prioriser les demandes, pour identifier quel type d’expert envoyer sur place.
Olivier RousseauAgent général au sein de la Mutuelle de Poitiers Assurances
Les différentes étapes pour obtenir une indemnisation
Une fois ce classement en catastrophe naturelle effectué, les démarches à réaliser sont les suivantes :
- S'assurer d'avoir une assurance habitation multirisque (la couverture, en cas de catastrophe naturelle, est incluse automatiquement dans cette assurance habitation).
- Faire une déclaration en mairie et auprès de son assureur.
- Joindre des photos des biens endommagés.
"Ce que l’on a demandé aux sinistrés, c’est de faire une déclaration par mail accompagnée de quelques photos. Lorsque les gens ne pouvaient pas faire cette démarche, on s’est déplacés. Cela nous permet d’avoir assez rapidement une idée précise des premiers dégâts", explique Olivier Rousseau.
Plusieurs points sont couverts par les assurances comme les dommages matériels des bâtiments, le mobilier, les honoraires d’architecte et de décorateurs, les frais de démolition et les déblais et les frais d’étude géotechnique.
Une franchise de 380 euros
Les assurés doivent malgré tout s'acquitter d'une franchise s'élevant à 380 euros pour les biens personnels et d’un montant de 10 % de la valeur estimée des dommages pour un bien à usage professionnel.
En ce qui concerne la prise en charge du relogement, elle est couverte si une extension de contrat a été souscrite. Par ailleurs, un Fonds d'aide d'urgence au relogement vient d'être annoncé par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu.
Il permet aux sinistrés de bénéficier de la gratuité d'un relogement pendant six mois. "Suivant la nature des dommages, les réparations peuvent prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, surtout s'il y a du gros œuvre à réaliser", précise l'agent général.
Pour l'heure, impossible de donner un chiffre précis du nombre de maisons impactées par le séisme, "les chiffres évoluent, nous avons chaque jour de nouveaux appels", précisent les sapeurs-pompiers de Charente-Maritime.