TEMOIGNAGE. Raphaël Gérard, député de Charente-Maritime, évoque son expérience du Covid long aux députés

Raphaël Gérard, le député de la quatrième circonscription de Charente-Maritime a pris la parole lundi soir devant l'assemblée au moment de l'examen du projet de pass vaccinal. Il a évoqué son expérience du Covid qui lui a laissé des séquelles.

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Moment rare lundi soir à l'Assemblée Nationale lors de l'examen par les députés du projet de pass vaccinal. Le député LREM de la quatrième circonscription de Charente-Maritime, Raphaël Gérard a pris la parole pour s'adresser à ses collègues et notamment ceux de l'opposition de droite ou de gauche qui contestent l'intérêt du pas vaccinal.

Il a été contaminé par le Covid en mars 2020 dans le Cantal. Hospitalisé à Aurillac, il a passé 12 jours en coma artificiel en réanimation. 12 jours pendant lesquels il a failli mourir. Depuis, il ne s'est pas totalement remis, il fait partie de ces dizaines de milliers de malades qui font un Covid long.

Alors devant l'assemblée qui débattait du bien-fondé du pass vaccinal, il a pris la parole pour interpeller les députés.

Chers collègues, on est en train de parler d'un sujet qui a fait 130.000 morts, qui a fait des dizaines de milliers de personnes, qui comme moi, et vous savez par quelles étapes je suis passé, qui comme moi vont devoir vivre jusqu'à la fin de leurs jours avec les conséquences du Covid.

Raphaël Gérard, député de Charente-Maritime

Et à ceux qui évoquaient le pass vaccinal comme une atteinte à la liberté il a répondu avec véhémence :

On peut brandir la liberté dans tous les sens, mais ce n'est pas un ensemble de droits. C'est un ensemble de devoirs et un ensemble de droits, c'est un équilibre entre les droits et les devoirs. Ma liberté aujourd'hui, vous voyez, c'est 30 cm de câbles et trois kilos de matériel que je porte 24 heures sur 24, jusqu'à la fin de mes jours.(...)Chaque fois que je sors, que je prends le train, je ne me pose pas la question de savoir si je vais manger des cacahuètes, je me pose la question de savoir si je vais pouvoir sortir sain et sauf ou si je vais repartir dans cet enfer.

Raphaël Gérard, député de Charente-Maritime

Prenant également la défense des soignants il a insisté sur leur immense disponibilité dont il a fait l'expérience pendant les six mois passés à l'hôpital ou en centre de réadaptation "Ces personnes, j'ai vécu avec elles pendant six mois, je connais ces personnes, je connais leur dévouement, je connais leur désespoir alors arrêtez s'il vous plaît d'essentialiser tous les sujets pour faire croire que vous avez les réponses. Si vous aviez les réponses, vous les auriez proposées au lieu de critiquer sans jamais rien proposer de constructif et qui corresponde aux attentes de nos concitoyens" .

Interrogé ce mardi soir dans le journal régional de France 3 Poitou-Charentes, Raphaël Gérard est revenu sur ce moment assez particulier, expliquant qu'il a parlé de lui parce que le débat s'éternisait sur des questions annexes, comme le fait de "manger des sucreries dans les TGV" alors qu'il est question de vies humaines.

Cette déclaration devant la représentation nationale lui a valu beaucoup de réactions et de messages.

J'ai eu beaucoup de messages d'insultes et d'incompréhension qui sont ce qu'ils sont et auxquels on est habitués, mais aussi beaucoup de gens en Charente-Maritime et en France pour me dire merci d'avoir pris la parole en notre nom parce qu'on se sent absents de ce débat.

Raphaël Gérard, député de Charente-Maritime

L'examen du projet de pass sanitaire doit reprendre dans la soirée de ce mardi à l'Assemblée Nationale.

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