"Un très beau couteau avec une histoire". Quand le bois d'un ancien bateau se réinvente dans un atelier de coutellerie

Avec le bois de la coque d'un vieux gréement, un atelier de coutellerie de La Rochelle a construit une gamme de couteaux, siglée La Nébuleuse, du nom de l'ancien thonier.

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De la mer d'Iroise à un atelier de coutellerie à La Rochelle, certains bateaux ont parfois des parcours incroyables. Ancien thonier basé à Paimpol, La Nébuleuse s'est séparé de quelques bordés, des morceaux de coque usés, à l'occasion d'une vaste restauration. Le résultat ? Des couteaux dont les manches ont été façonnés à partir des chutes de bois destinées à la déchetterie.

Dans l'atelier de la coutellerie Farol, à La Rochelle, Thibalt Rabeau travaille le bois du vieux gréement. "On a un bois qui a vécu des choses, raconte-t-il, un futur manche de couteau à la main. On va retrouver là de la peinture. Là, le chêne a noirci du fait d'avoir passé du temps en mer." Pour lui, la matière "est très plaisante à travailler".

Tandis qu'il façonne le manche à l'aide d'une meuleuse pour bois, il constate qu'aucun couteau ne sera identique. "C'est vraiment un très beau bois."

Un petit morceau de la Nébuleuse dans la poche, pour un ancien marin, c'est tout un symbole. La coutellerie espérait offrir des couteaux à l'ancien équipage de La Nébuleuse dont l'activité s'est arrêtée en 1987, mais plus aucun marin n'est encore en vie.

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Au lieu d'être jeté, le vieux bois de la coque de La Nébuleuse a été récupéré par un fabricant de couteaux qui en a fait une série au nom du thonier. Reportage Olivier Riou et Pierre Lahaye. Montage : Maud Coudrin. ©France télévisions

Le symbole n'en reste pas moins fort pour Cédric Lagrifoul, actuel propriétaire du thonier.

"On valorise un déchet qui est du bois qui ne peut plus être sur la coque, car trop abîmé. D'un coup, ce déchet devient un objet de valeur, de collection même", dit-il. La collaboration avec la coutellerie rochelaise est née au moment des travaux de réparation menés sur le gréement, à l'hiver dernier. La matière de la coque a créé l'opportunité. "C'est un bateau fait en chêne, donc du bois utilisable en coutellerie, explique Théo Grellier, dirigeant de la coutellerie Faroll. C'est un bois magnifique et, c'était l'occasion de faire un très beau couteau avec une histoire."

Désormais, à l'autre extrémité de la lame de cette série de couteaux, un petit bout de bordé de coque, et surtout, 76 ans d'histoire.

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