Les ostréiculteurs ont été invités par le comité national de la conchyliculture (CNC), à prendre des précautions pour limiter la casse que pourrait occasionner la pollution aux hydrocarbures. Ils vont isoler les bassins et marais de la mer pour protéger les huitres et autres coquillages.
Le fastidieux travail de fermetures des vannes va débuter. Dans un premier temps pour vérifier le bon fonctionnement du système.
Les ostréiculteurs et sauniers de Charente-Maritime vont isoler les marais salants et les bassins de claire de la mer pour prévenir et/ou stopper toute pollution. Pour cela, il faut fermer des centaines de vannes et de mini-écluses.
Dans le même temps, certains récupèrent des poches de coquillages en mer pour les confiner dans les claires.
La première mesure, c'est de mettre le maximum de produits en circuit fermé. On a des systèmes de bassins, de claires ou de marais salants, qui nous permettent de nous isoler du milieu marin", a indiqué Philippe Le Gal, président du CNC.
Le message est parti jeudi matin à destination des professionnels de toute la façade Atlantique.
Des constats d'huissiers des sites sont en cours
Si tous ne sont pas en mesure de le faire, "les trois quarts" des 3.000 entreprises présentes sur la façade peuvent, selon lui, se prémunir.
Lorsque ça touche un endroit, les boulettes de pétrole, on ferme en vertu du principe de précaution et après, on fait des analyses, on vérifie qu'il n'y a pas de contamination", a précisé Philippe Le Gal.
Il a demandé aux producteurs d'huîtres de la zone de procéder à une deuxième mesure, en l'occurrence "de faire des constats d'huissiers de l'état naturel de nos sites, avant contamination" : "ça permettra après d'avoir des preuves et des constats pour attaquer l'armateur pour pollution".
De son côté, le comité national des pêches a indiqué avoir demandé aux comités régionaux de faire des constats d'huissier pour les gisements coquilliers exploités par les pêcheurs à pied afin de garantir leurs droits en cas de pollution.
On ne sait pas trop où ça va tomber", a indiqué M. Le Gal, qui craint que la Charente, "coeur de la conchyliculture française" avec ses 60.000 tonnes d'huîtres par an et le bassin de Marennes-Oléron, ne soit touchée.
Il estime toutefois que le lieu de la marée noire est impossible à prévoir.
"Quand c'était l'Erika (qui avait fait naufrage au large de la Bretagne fin 1999, NDLR), soi-disant c'était tel endroit et en fin de compte, c'était l'opposé", a-t-il ajouté, avant de conclure: "En mer, on ne maîtrise rien. Au large de l'île d'Oléron, il y a des creux de quatre mètres".