La Citroën Méhari s'est longtemps illustrée sur le littoral charentais aux côtés de nombreux ostréiculteurs. De nos jours, elle remplit de joie collectionneurs ou touristes qui peuvent, grâce à elle, prendre le temps de se balader.
C'est peut-être parce qu'elle a vu le jour en Mai 68 qu'elle offre aujourd'hui encore une certaine idée de liberté. La Citroën Méhari est reconnaissable entre toutes. Son bruit d'abord, typique d'un moteur de 2 CV, le fait que sa carrosserie soit à 100 % en plastique, et enfin sa silhouette en forme de cube.
Un art de vivre
Au travers les routes de Charente-Maritime, rouler en Méhari est devenu un véritable plaisir pour les touristes. Plus qu’une voiture, elle est devenue au fil du temps un remède antistress. "En fait, j’ai l’impression de faire du tourisme en permanence. Comme on ne va pas très vite, les cheveux au vent, on prend vraiment le temps de regarder l’environnement et de découvrir le paysage. Ça a un côté rigolo", relate Sophie Maresse, amatrice de Méhari.
Il n'existe rien de mieux qu'une balade en famille à bord d'une Méhari pour Sophie, son mari et ses enfants. "Ça change le regard, on est concentré sur ce qui se passe autour, rajoute-t-elle. Quand on est dans la Méhari, il n’y a pas de téléphones, que le paysage et l’on profite de tout ce que l’on voit autour, on discute".
Au niveau de la conduite, il faut une bonne dizaine de minutes avant de se familiariser complètement avec le véhicule. "Ce n’est pas du tout comme les voitures d’aujourd’hui, il n’y a pas d’automatisme, explique Sophie Maresse. Il faut se réhabituer aux changements de vitesse, avoir de plus petits rapports. Au niveau des freins, il faut bien anticiper, car ils sont à l’ancienne, donc il faut y aller doucement".
"Une sorte de thérapie"
Sa fille, Raphaëlle, est du même avis. "C’est sûr que ça change. Déjà les cheveux, ça vole dans tous les sens et puis tout le monde nous regarde donc, c’est plutôt sympa à faire. Là, on ne regarde plus le paysage, ce n’est pas juste pour déplacer. J’utilise mon téléphone seulement pour prendre des photos".
Une voiture en plastique, avec un volant de camion et des portes sans fenêtres, c’est un truc de fou.
Denis DufaureGérant de société de location "31 Avenue de la gare"
Et si 50 ans après sa sortie des usines Citroën, l’expérience perdure, c’est grâce à plusieurs gardiens de la flamme, comme Denis Dufaure. Installé à Tonnay-Charente, il restaure et loue des Méhari depuis 2018. "C’est une voiture en plastique, avec un volant de camion et des portes sans fenêtres, c’est un truc de fou. À la base, c’était une Diane, puis elle a été carrossée en Méhari. Elle a fait le bonheur des ostréiculteurs, et maintenant des touristes".
"En plus, c’est une voiture écologique, car il existe encore des pièces à l’état neuf, notamment des pièces pour reconstruire les moteurs", selon celui qui possède également plusieurs 2 CV à la location. "C’est très peu cher à l’entretien, c’est hyper robuste. Il n’y a pas d’électronique, pas d’ABS, pas de GPS, pas de direction assistée, tout est facile en fait. Cette voiture, elle promène vos rêves, c’est une sorte de thérapie. Les gens vous disent bonjour, les gendarmes vous disent bonjour... C’est une sorte d’antidépresseur".