Contaminée par un champignon, la frégate est en cale sèche depuis l'automne 2021, sans trop savoir ce qui l'attendait. Mais "L'Hermione est réparable et sera réparée", a annoncé fièrement l’Association Hermione – La Fayette, ce 20 octobre 2022. Les travaux, prévus pour une durée de 15 à 18 mois, coûteront 6,5 millions d'euros supplémentaires.
La reconstitution de la frégate du marquis de La Fayette va bien s'en sortir. Pourtant, quand en juin 2021, des champignons contaminaient la coque du bateau construit à Rochefort, la question pouvait être posée. Mais aujourd'hui, les doutes sont levés. L'association Hermione-La Fayette va lancer les travaux de rénovation qui se dérouleront en cale sèche sur le port de Bayonne, à la vue de tous, une première.
Des champignons contaminant la coque
En juin 2021, lors d'un carénage au port de La Rochelle, des champignons sont découverts sur l'arrière bâbord de la coque. Des petites réparations sont entreprises, mais elles ne suffisent pas. L'Hermione part alors passer l'été à Rochefort, son port d'attache, qui a vu naître le projet de reconstruction de la célèbre frégate en 1997. Les dégâts sont tels qu'il faut alors placer le bateau en cale sèche pour faire de plus grands travaux. L'Hermione est alors contrainte de quitter Rochefort pour le port de Bayonne où un espace lui est aménagé hors de l'eau. Tout d'abord pour y mener une expertise d'une année afin de diagnostiquer au mieux l'étendue des travaux.
En tout, les champignons contaminent 40 m3 du volume de la structure en bois du navire, soit 7 % de la frégate. "Ces champignons sont assez communs sur les navires en bois. Il s’agit de spores microscopiques, qui se trouvent partout, comme dans l’air par exemple. Ils s’installent sur des milieux d’humidités intermédiaires", détaille Jean-Philippe Houot, ingénieur et maître d'œuvre qui suit L'Hermione depuis 2007.
La facture totale s'élève à 10 millions d'euros
Depuis juin 2021 et l'apparition des dommages, ce sont 3,5 millions d'euros qui ont été engagés pour prendre soin de L'Hermione. "Grâce à l'État et aux collectivités ainsi qu'aux prêts des banques, nous avons réussi à financer un tiers des travaux", souligne Émilie Beau, la directrice générale de l'Association Hermione-La Fayette. Ce sont, en effet, 6,5 millions supplémentaires qui seront nécessaires pour rénover totalement la frégate et lui permettre de naviguer à nouveau. Soit un total de 10 millions d'euros.
Pour financer les deux tiers restants, représentant une enveloppe conséquente, l'association Hermione-La Fayette en appelle à la solidarité nationale et même mondiale. "Nous avons des amoureux de L'Hermione au-delà de nos frontières", assure Émilie Beau. Les dons, la visite du chantier ou même la privatisation de la frégate, sont des retombées attendues. Cela sans perdre de vue "le lien avec les territoires". Une méthode inédite selon la directrice de l'association Hermione-Lafayette : "Des travaux de restauration dans un port, sous les yeux du public, c’est une première. De plus, cela permettra de transmettre les savoir-faire de l'entretien de ce genre de navire et peut-être de susciter des vocations."
Émilie Beau, invitée du 19/20 Poitou-Charentes le 20 octobre
À quand le grand retour en Charente-Maritime ?
Le début des travaux de L'Hermione est prévu en janvier 2023 pour une durée "de 15 à 18 mois" sur le port de Bayonne. Un mal nécessaire avant de pouvoir voguer à nouveau sur les mers et océans afin de pouvoir peut-être entamer un grand voyage, à l'horizon 2024.
Émilie Beau, directrice générale de l'association Hermione-La Fayette, l'assure : "L’avenir est toujours en Charente-Maritime. On a la chance d’avoir un port d’accueil pour faire ces réparations sereinement et donc notre objectif est de rejoindre notre port d’attache, Rochefort, et notre territoire d’attache, qui est la Charente-Maritime, avec une exploitation un peu différente."
Car, "pour éviter que ce champignon se redéveloppe", l'association insiste sur la nécessité de "mettre la coque en eau salée" beaucoup plus régulièrement. "Donc nous étudions une exploitation qui alternerait entre Rochefort et La Rochelle", confie la directrice générale de l'association.
À Rochefort, le retour de la frégate est attendu avec impatience