La préfecture de Charente-Maritime et la préfecture maritime de l'Atlantique débutent ce 6 octobre des exercices communs dans le pertuis d'Antioche pour se préparer en cas de naufrage d'un navire occasionnant une pollution accidentelle au large de la côte.
Comment s'organisent les autorités d'un territoire en cas de naufrage potentiellement polluant d'un navire au large de ses côtes ? C'est ce que s'apprêtent à expliquer le préfet de la Charente-Maritime et la préfecture maritime de l'Atlantique ce mardi 6 octobre au Château-d'Oléron et à La Rochelle lors d'une série d'exercices communs.
Ces exercices, baptisés "POLMAR 17" continueront jusqu'au 8 octobre dans le pertuis d'Antioche. Ils sont réalisés chaque année dans une zone du littoral Atlantique. Il s'agit de permettre à tous les acteurs de la sécurité civile maritime de s'entraîner à se coordonner à l'occasion d'un scénario factice : ici, un pétrolier fait naufrage au large des côtes charentaises, coule à 65 mètres de profondeur et se vide de plusieurs tonnes d'hydrocarbures en mer.
Barrages, ramassage, déchargement
Ce plan de lutte contre la pollution maritime s'engage dès lors que des moyens de reconnaissance ont été déployés et ont pu détecter des traces de pollution, expliquent les services préfectoraux. La réaction se fait en plusieurs étapes, au large et sur le littoral.Un barrage flottant est d'abord déployé à des fins de protection sur les zones sensibles du rivage. "En cas de nappes de polluant, des calculs sont réalisés pour anticiper leur trajectoire, et ces barrages sont installés préventivement sur les zones en question", précise le préfet de la Charente-Maritime, Nicolas Basselier.
L'exercice a été réalisé ce mardi à 17h30 à l'embouchure du chenal d'Ors et sera reconduit sur le port du Château d'Oléron mercredi. Le port des Minimes de La Rochelle posera également son propre barrage le 7 octobre à 14h30, sous la passerelle Nelson Mandela.
CARTE du Chenal d'Ors
Des écorces de riz en guise d'hydrocarbures
Au large, l'exercice de dépollution débutera ce mercredi par la mobilisation de plusieurs gros moyens nautiques en haute mer par la préfecture maritime de l'Atlantique. Mais la préfecture met également en place un test pour un tout nouveau système de ramassage d'hydrocarbures.De petits chalutiers seront fournis en filets anti-pollution conçus et fabriqués dans le département. La nappe de polluants factice sera symbolisée, dans ce cas précis, par des écorces de riz (ou des copeaux de bois), un matériau non nocif pour l'environnement. Si le test de cette nouvelle technique est concluant, des bateaux de pêche pourraient à l'avenir être habilités à intervenir proche des côtes en cas de catastrophe pour aider à l'effort de lutte contre la pollution.
Ces nouveaux filets anti-pollution pourraient permettre de stopper les polluants qui ne l'auraient pas été en amont et les empêcher d'atteindre les côtes. Ça n'a jamais été fait en Charente-Maritime.
Il y a un an, après le naufrage du navire italien Grande America, le 12 mars 2019, dans le golfe de Gascogne, des opérations de pompage avaient dues être menées en haute mer afin d'empêcher la pollution d'atteindre le littoral charentais. Selon le préfet, cet incident n'a eu aucune conséquence sur le département.