Au cœur du Bois de la Coubre, ou dans les jardins, en Charente-Maritime, de nouveaux arbres font leur apparition. Venus de régions plus méditerranéennes, l'objectif est de tester leur adaptation au bord de l'Atlantique, alors que le climat se réchauffe et que l'eau se raréfie.
Au cœur de la forêt domaniale de la Coubre, le jardin d'essais offre quatre hectares de foresterie expérimentale. Ici, depuis, le XIXe siècle, on invente la forêt charentaise de demain, et en ce moment, de nouvelles jeunes pousses font leur entrée dans cet arboretum.
La pelle à la main, Florent Erny, ouvrier forestier à l'Office National des Forêts, plante des chênes pubescents : "on en plante 200, sur 600 mètres carrés à peu près", détaille-t-il.
L’objectif est de tester l’adaptation de nouvelles essences à la terre et au climat particulier de la façade atlantique, en prévision d’un changement climatique rapide.
Des essences méditerranéennes face à l'Atlantique
L'expérimentation se porte sur trois essences : le chêne pubescent, le micocoulier et un sapin venu de Turquie : "Ce sont des essences qui ont déjà fait leurs preuves dans d'autres régions, surtout les régions méditerranéennes. Donc là, on se dirige vers un climat méditerranéen, donc il n'y a pas de raison spécifique pour que ces essences-là ne poussent pas actuellement", explique Philippe Lequeux, technicien forestier à l'ONF, "surtout qu'elles sont bien adaptées à ce type de climat et de sol donc théoriquement ça devrait bien se passer."
L'adaptation jusque dans les jardins
Face à un climat qui se réchauffe, avec de moins en moins d’eau et de plus en plus de phénomènes climatiques extrêmes, les paysagistes aussi doivent s'adapter. Pour répondre à la demande de ses clients, il propose de plus en plus d'essences plus sobres et résistantes. Des arbres plus emblématiques des paysages méditerranéens, comme l'olivier ou la famille des cactées, apparaissent dans les jardins de Charente-Maritime.
Une fois plantés, il faut aussi anticiper l'adaptation des arbres à leur milieu, et assurer leur futur besoin en eau. Pour Guillaume Dhaud, paysagiste, cela passe par une bonne préparation du sol : "On recouvre la terre de copeaux, d'une épaisseur de copeaux entre cinq et dix centimètres, qui au fur et à mesure du temps va se décomposer, créer de l'humus et vraiment pouvoir garder l'humidité par les fortes températures."
Encore plus qu’en forêt, les jardins vont devoir s’adapter, surtout en Charente-Maritime, où le déficit hydrique s’accentue d’année en année.