"Au street fishing, le mot d'ordre, c'est le no kill" explique le champion du monde charentais

Ils sont des centaines à Saintes à pratiquer le street fishing. Cette pêche en ville valorise le respect de la nature en adaptant les méthodes de pêche pour ne pas tuer les poissons.

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Sur ses rives de la Charente, au centre-ville de Saintes, quelle que soit l'heure, des dizaines de pêcheurs s'adonnent à leur passion : le street fishing. Depuis une quinzaine d'années, les citadins renouent avec la pêche, au pied de leur domicile. Ce retour à la nature implique une règle majeure : ne pas tuer ses prises. "Au street fishing, s'il y a un seul mot d'ordre commun, en compétition ou en loisirs, c'est le no kill" explique le Charentais champion du monde 2024 avec l'équipe de France Baptiste Verger. "On pêche, on photographie les poissons et on les relâche le plus vite possible" explique-t-il.

Du matériel adapté

Mais est-il possible de ne pas blesser des poissons avant de les remettre à l'eau ? Vendeur au magasin d'articles de pêche Natura Pêche 17 à Saint-Georges-les-Coteaux, Florian l'assure : "Certaines techniques de pêche sont faites pour préserver le poisson : on pêche au leurre de manière dynamique : on lance et on ramène rapidement donc les poissons n'ont pas le temps d'engamer. Si les hameçons entraient dans l'estomac, les risques de blessures seraient importants, mais ce n'est pas le cas." Baptiste Verger confirme : "Les leurres ne sont pas avalés. Cela pique la bouche des poissons, mais on peut les décrocher facilement et c'est une partie qui cicatrise vite chez les carnassiers. Il faut savoir qu'une perche mange des écrevisses. "

On pêche, on photographie les poissons et on les relâche le plus vite possible.

Baptiste Verger

champion du monde de street fishing 2024 avec l'équipe de France

Mais la pratique du no kill n'est pas indolore pour les poissons. Publiée dans le journal Reviews in Fisheries Science, une étude scientifique confirme que les blessures sont plus importantes en cas d'appâts vivants et de double et triple hameçons. L'action de pêche en elle-même cause des lésions internes. La gravité peut faire exploser les organes et les changements de température entre eau et air influencent les capacités de récupération. Mais ni les scientifiques ni les pêcheurs ne s'accordent sur un taux de mortalité parmi les poissons relâchés. Dans le magazine Sciences et Avenir, Robert Arlinghaus, pêcheur et chercheur au Leibniz Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries , précise : ""Dans la grande majorité des cas, la mortalité est inférieure à 10 %, et souvent proche de zéro chez de nombreuses espèces comme les poissons-chats ou les carpes".

Une pêche accessible à tous

Saintes, Jarnac, Angoulême… Le street fishing plaît beaucoup aux jeunes Charentais. Ces passionnés ont seulement besoin d'une sacoche de leurres et une canne à pêche légère pliable. Florian, qui pratique depuis une douzaine d'années, raconte : " L'idée, c'est de pouvoir prendre le bus avec sa canne à pêche dans son sac à dos et de s'arrêter 1 h en revenant du travail, pour se détendre, comme on irait faire un autre sport. Quand j'ai commencé, j'étais lycéen et je laissais mes affaires au secrétariat en arrivant le matin."

"Il n'y a plus besoin de prendre sa voiture pour se rendre à la campagne puisque les eaux sont aussi poissonneuses en ville. Vous trouverez les mêmes espèces et en aussi grand nombre, car la qualité des eaux est bonne" ajoute Baptiste Verger, qui vit à Chaniers, commune limitrophe de Saintes.

Des règles à respecter

Si la pêche connaît un retour en grâce, grâce à cette pratique venue du Japon et des États-Unis, il n'est pas question de laisser faire n'importe quoi. Tout pêcheur est soumis au Code de l'environnement. Gilles Brichet, le président de la Fédération départementale de pêche de Charente-Maritime est très clair : "Toute personne qui fait acte de pêche doit être membre d'une association de pêcheurs et donc avoir sa carte de pêche. Ce n'est pas parce qu'on remet les prises à l'eau qu'on est dispensé de carte." Il faut aussi respecter les dates d'ouverture et de fermeture de la pêche aux carnassiers de fin avril à fin janvier.

Ce n'est pas parce qu'on remet les prises à l'eau qu'on est dispensé de carte de pêche !

Gilles Brichet

président de la Fédération de pêche de Charente-Maritime

Pour transmettre les bons gestes, la fédération peut compter sur Baptiste Verger. Depuis deux ans, en plus d'être champion de France de street fishing, est moniteur guide de pêche auprès des jeunes : "C'est une technique qui plaît et cela permet de les initier à la richesse des rivières en centre-ville."

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