À Saintes en Charente-Maritime, à l’occasion des rencontres nationales des sports antiques, l’école de gladiature organisait ce dimanche un combat de gladiateurs.
"Ave Caesar, morituri te salutant!" Rassurez-vous, ici personne ne va mourir. Les gladiateurs qui combattent en sortiront tous sains et saufs. Et de toute façon, César n'est pas là. C'est pourtant bien à un combat de gladiateurs auquel on pouvait assister ce dimanche à Saintes. Il était organisé par l'école de gladiature de la ville, dans le cadre des rencontres nationales des sports antiques. En attendant les épreuves d'athlétisme qui auront lieu en octobre, ce dimanche, c'était combat de gladiateurs, presque comme au Colysée de Rome, ou aux arènes de Saintes au début de l'ère chrétienne.
Tirage au sort
Avant de combattre, chacun des participants tire son rôle au sort. Il y a un hoplomaque, c'est-à-dire un gladiateur armé d'un petit bouclier qui affronte un mirmillon, soit un gladiateur considéré comme lourd et qui dispose en revanche d'un grand bouclier. Et au milieu, il y a l'arbitre, qui, à l'instar des arbitres de judo ou de lutte gréco-romaine, dirige le combat et les combattants. C'est ce qu'explique Aurélien Comte, le président de l'école de gladiature " j'ai tiré arbitre, c'est pour ça que vous me voyez avec une tenue d'arbitre. Pendant le combat, j'ai le bâton qui va me permettre de donner des indications visuelles aux combattants. Ou même de leur taper sur le casque, parce qu'avec les casques la vision est réduite et l’audition est très réduite aussi.” Il faut préciser que certains casques peuvent peser jusqu'à 10 kilos...
Une fois le combat lancé, chacun essaye évidemment de prendre le dessus sur l'adversaire. Mais sans prendre de risque. Même si l'équipement n'est pas strictement conforme à celui des gladiateurs de l'Antiquité, les protections, elles, sont historiques comme la manica. Une protection de cuir garnie de pièces métalliques qui couvrait le bras et la main droite des combattants (gauche pour les gauchers). La main gauche, elle portait le bouclier.
Un combat à la fois physique et technique
Pendant le combat, les trois protagonistes sont jugés et évalués : " Il y a un aspect technique sur 60 points, parce que c'est extrêmement important, il faut qu'ils aient, sans faire une chorégraphie, une expression technique correcte. Ensuite, il y a aussi 60 points sur la partie physique. Et puis il y a aussi une partie historique de technique de spectacle, ce que l'arbitre dit, comment il fait saluer les combattants...", détaille Brice Lopez, membre fondateur de l'école de gladiature de Saintes.
Les prochaines rencontres des sports antiques auront lieu en octobre, et ce sera alors l'athlétisme avec le pentathlon comme le pratiquaient les Grecs,à savoir lancer du disque et du javelot, saut en longueur, course et lutte.