Le député Hugues Fourage a affirmé dans un communiqué que François Hollande s'était "finalement" prononcé contre la prorogation de la déclaration d'utilité publique du projet d'autoroute A 831, "enterrant" ainsi le projet devant relier Fontenay-le-Comte (Vendée) à Rochefort (Charente-Maritime).
"Le président Hollande s'est finalement prononcé contre la prorogation de la déclaration d'utilité publique qui arrivait à échéance le 12 juillet prochain", écrit le député dans son communiqué."Le projet de l'autoroute A 831 est enterré", déplore-t-il en conséquence.
"Les raisons de cette prise de position ne me sont pas connues politiquement", ajoute M. Fourage.
Celui-ci souligne qu'il a été "informé de source officielle de l'arbitrage" rendu par le président "entre la position du Premier ministre Manuel Valls et (celle) de la ministre de l'Ecologie", Ségolène Royal.
"J'ai été informé de source officielle dans l'entourage de François Hollande et de celui de Manuel Valls", a assuré M. Fourage à l'AFP.
En juillet 2014, Mme Royal, ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, s'était opposée au projet de l'A831 et avait refusé de lancer le dossier de consultation des entreprises sur cette autoroute d'une soixantaine de kilomètres.
La ministre avait mis en avant des motifs liés aux difficultés de financement du projet et à la protection de l'environnement, arguant notamment des "conséquences de la traversée (par l'A-831) du Marais poitevin", parc naturel régional.
Le coût du projet est estimé à 900 millions d'euros. L'Etat devait initialement prendre en charge 137,5 millions d'euros.
De son côté, Manuel Valls avait annoncé en mars dernier le lancement d'un nouvel appel à candidatures d'entreprises et indiqué qu'il allait soumettre au Conseil d'État un décret visant à la prorogation de la déclaration d'utilité publique du projet.
"L'A831 présentait un aboutissement, la création de l'autoroute des estuaires, et ainsi favorisait le désenclavement de notre territoire", regrette M. Fourage.
La décision du président "met fin à plus de 20 ans d'engagements trans-partisans au-delà des clivages d'appartenances politiques", le projet étant soutenu par des élus de tous bords politiques.
Il était en revanche décrié par les écologistes et les associations de défense de l'environnement.
L'abandon de l'A831 est "un véritable scandale, un immense gâchis. Un déni de démocratie", a réagi le sénateur Les Républicains de Vendée, Bruno Retailleau, dans un communiqué.
François Hollande "vient ainsi de poignarder dans le dos le sud Vendée", ajoute le sénateur pour qui "le Premier ministre laisse son ami Hugues Fourage porter seul l'échec de la gauche dans ce dossier".