Trois organisations de professionnels de l'immobilier dénoncent le projet du gouvernement de surtaxer, sous certaines conditions, les résidences secondaires dans les zones tendues. La Rochelle et l'Île de Ré figurent dans les zones concernées.
120 000 résidences secondaires sont dénombrées par l'Insee en Poitou-Charentes. Avec 73 000 résidences secondaires, la Charente-Maritime concentre les deux tiers de l’offre régionale. La taxe d'habitation des résidences secondaires pourrait donc augmenter de 20% dans les zones en pénurie de logements.Le ministre des Finances, Michel Sapin, a évoqué la possibilité, pour les communes, d'augmenter la taxe d'habitation sur des "résidences secondaires qui sont quasi vacantes", dans le projet de loi de finances rectificative pour 2014, attendu le 12 novembre.
Dans un communiqué, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) dénonce un "énième projet de taxation des propriétaires", estimant que le gouvernement "rompt son engagement de stabiliser la fiscalité et de relancer le secteur de l'immobilier". L'organisation y voit une "surtaxe inéquitable" car "les propriétaires seront plus ou moins taxés selon que la commune décide de l'instaurer ou non", selon l'UNPI. Le gain de cette mesure pour les finances publiques sera "dérisoire" et "aucun nouveau logement locatif ne sera créé", dit l'organisation en exigeant son retrait immédiat.
De son côté Alain Duffoux, président du Syndicat national des professions immobilières (SNPI) regrette "qu'une telle décision puisse être annoncée sans aucune concertation préalable avec les représentants de la profession".
Ce sont les villes elles-mêmes qui décideraient d'appliquer cette taxe, à partir du 1er janvier. Objectif affiché : inciter les propriétaires à louer leur bien pour augmenter l'offre de logement dans les zones touristiques.
Le reportage de Marion mercier et Marine Nadal.
Projet d'augmentation de la taxe d'habitation pour les résidences secondaires.