Il est la star de ces fêtes de Pâques, le chocolat. Depuis plusieurs semaines, les chocolatiers se préparent pour cette période cruciale de l'année. Face à l'inflation, confectionner des pièces en chocolat créatives devient essentiel.
Les chocolateries se préparent à quelques jours du week-end de Pâques. Emballages, mises en rayon des dernières pièces en chocolat... Les boutiques se doivent d'être bien organisées. Pour elles, il s'agit d'une des périodes les plus importantes de l'année.
C'est le cas d'une chocolaterie située dans le centre-ville d'Angoulême (Charente). "Il s'agit de la deuxième fête après Noël et le jour de l'An qui compte le plus pour nous", évoque Pauline Ringeard, responsable de la boutique Parfums sucrés. "En termes de chiffre d'affaires, ça représente environ 20 % sur l'année. C’est une grosse période que l’on prépare depuis plusieurs semaines".
"De la minutie et la créativité"
Les plus gourmands se sont déjà rués sur ces petites douceurs. "On ne peut pas éviter le chocolat pour Pâques. Pour nous, pour les enfants, c’est l’idéal. Les fêtes, c'est un prétexte pour se faire plaisir", raconte une cliente de ce même magasin.
Des œufs garnis, des animaux en chocolat, toutes ces petites gâteries sont confectionnées dans un atelier en Charente. Dans ce magasin, elles ne sont que deux chocolatières pour produire plus de 2500 pièces, en seulement quelques semaines. Un défi colossal, car les gestes doivent rester précis.
C'est avant tout, c'est de la minutie et la créativité.
Clémence Hubertchocolatière depuis 10 ans
"Ce sont vraiment les deux qualités principales pour faire de bons chocolats et de belles choses" appuie-t-elle.
"Apporter beaucoup de bonheur aux gens"
Cette passion pour le cacao, Clémence Hubert en a fait son métier. Malgré le fait que cette période de l'année soit quelque peu angoissante, confectionner ces pièces en chocolat la remplit de joie. "Comme tout période plus intense, ça peut être stressant, mais on s’organise et on s’y prend à l’avance. Pour moi, ce qui me donne envie de faire ce métier, c’est d’apporter beaucoup de bonheur aux gens, car ce n’est pas un produit indispensable, ce n’est que du plaisir. C'est ce qui nous met du baume au cœur quand on fabrique nos petits sujets et qu'on fait une petite poule en chocolat, un petit œuf… Ça va être mangé avec le sourire".
Une matière brillante, malléable et surtout gourmande qui se révèle grâce à la créativité de la professionnelle. Car pour les fêtes de Pâques, il faut redoubler d'imagination. "Si je fais tous les mêmes montages, nos clients vont se lasser. Et après, c'est un plaisir, j'aime beaucoup ça. C'est une des choses que je préfère dans notre métier, donc j'en profite et je m'amuse", ajoute-t-elle.
Pâques fait aussi face à l'inflation
Pour autant, il n'est pas sûr que la clientèle soit aussi nombreuse que l'an dernier face à la hausse des prix toujours aussi vertigineuse. Si l'entreprise implantée à Angoulême assure ne pas répercuter cette augmentation sur ses créations, le prix du cacao s'est envolée ces derniers mois. Les principaux pays producteurs de cacao, le Ghana et la Côte d'Ivoire, ont subi une sécheresse historique, ce qui a engendré une très mauvaise récolte.
Les conséquences économiques sur le prix du cacao ne se sont pas fait attendre. Selon l'ICCO (Organisation Internationale du Cacao), le prix journalier de la tonne de cacao est passé de 4 197,59 € le 22 janvier dernier à 7 449,98 € le 21 mars dernier. Le prix des œufs en chocolat seront sans doute plus élevés de 10 à 30 % par rapport à l'an dernier.