Pour répondre à la demande des habitantes de trois quartiers prioritaires d’Angoulême, l’association Régie Urbaine avait invité une sexologue au profil atypique, afin de parler de l'amour, sous toutes ses formes et sans tabou.
"On pourrait se poser la question : est-ce que l'amour est une construction patriarcale ?" De l'humour, un brin de provocation, une parole sans détours, la sexologue clinicienne Nadia El Bouga s'adresse à une assemblée de femmes des quartiers prioritaires d'Angoulême.
C'est quoi l'amour ?
Ces femmes sont à l'origine de cet atelier intitulé : "C'est quoi l'amour ?"
"Dans leur vie au quotidien, elles se sont rendu compte qu'elles n'étaient plus très à l'aise avec leurs enfants sur des questions de sexualité, de relations filles-garçons. Elles se sentent un peu dépassées, notamment par l'émergence des réseaux sociaux. Des choses qu'elles n'arrivent plus à cadrer, à gérer. Et elles sont venues nous voir pour solliciter notre aide" précise Isabelle Chasson de l'association Régie Urbaine d’Angoulême, qui a invité Nadia El Bouga.
"La question centrale, quand nos jeunes parlent de première fois, ils ne parlent pas des premiers émois, des premiers flirts, ils parlent de la pénétration" L'expérience et les sources de Nadia El Bouga sont multiples : dans son cabinet de Garges-les Gonesses, elle reçoit des femmes et des hommes de tous horizons. Et elle intervient chaque semaine sur la radio Beur Fm.
Sage-femme, musulmane voilée et féministe, auteure de "La sexualité dévoilée", Nadia El Bouga défend l'accès au plaisir pour toutes. Un profil atypique, qui donne du poids à sa parole : "Il y a des femmes qui vont s'identifier à une femme racisée, même si je ne suis pas forcément de la même culture qu'elles. Ça leur permet peut-être de pouvoir écouter et entendre les choses de façon plus apaisée" remarque-t-elle à l'issue de cet atelier.
Poids du patriarcat, mythe du prince charmant, respect, consentement, désir, plaisir, masturbation, tous les sujets sont abordés sans tabous, parce que pour en parler sereinement avec ses enfants, mieux vaut être d'abord au clair avec soi-même.
À Angoulême, au mois de décembre, un nouvel atelier sur la même thématique sera cette fois réservé aux hommes.