En 2019, dans la commune de Nersac en Charente, un collectif fonde la Ferme du Pas. Une ferme pas comme les autres, où les cultures et les élevages sont divers, tout en prônant une agriculture durable.
Non loin d'Angoulême, dans la commune de Nersac, se trouve La Ferme du Pas. Étendu sur plus de 180 hectares, elle est gérée par une dizaine de personnes. On y cultive des légumes, des céréales et de la vigne et on y élève veaux, vaches, cochons, moutons, poules et des chèvres.
Être en totale autonomie
Dans une de ses étables se trouve une trentaine d'entre elles. Un bétail qui reste "à taille humaine, explique Paul Bertrand, un des fondateurs du projet. On préfère faire des petites unités de production diversifiées plutôt que d'élever 300 chèvres dans un grand bâtiment, avec beaucoup de mécanisation". L'objectif de ce projet est de créer une agriculture durable : finis les achats de fourrage ou de grains venus de l'extérieur, la Ferme du Pas produit tout elle-même.
Si cette ferme produit, elle transforme également. Une fois le lait des chèvres collecté, il est acheminé dans une fromagerie implantée sur le site. Ce lait est ensuite valorisé en fromages, ce qui permet à la ferme d'avoir une meilleure rémunération. "L'idée est d'avoir une dépendance programmée et raisonnée de tout ce que l'on produit ici, notamment du fromage de chèvre", indique Arthur Maryns, woofer (nourri et logé gratuitement en échange de multiples services de manière bénévole au sein de l'exploitation agricole — ndlr).
De diverses activités
La Ferme du Pas, ce n'est pas uniquement une agriculture durable et autonome, c'est aussi une ferme aux activités diverses. Boulangerie, graphisme, aménagement de van, ébénisterie ou encore agroforesterie. Une ferme pas comme les autres, où chacun investit grandement de son temps et de son argent.
Ce qui me motive et ce qui me fait vibrer, c'est la ferme en elle-même.
Paul BertrandUn des fondateurs de la Ferme du Pas
C'est le cas de Paul Bertrand qui passe sa vie et son temps libre dans ce lieu. "Aujourd'hui, je n'ai pas besoin de partir un mois en vacances, je n'ai pas besoin d'une belle voiture... Ce qui me motive et ce qui me fait vibrer, ce sont les activités que l'on peut avoir ici, c'est la ferme en elle-même. L'argent que je gagne est directement réinjecté dans la ferme".
Au printemps dernier, ce dernier a même racheté la boulangerie de Sireuil, une commune voisine, pour proposer des pains provenant de la ferme et maintenir ce commerce de proximité.