Pour les personnes âgées, un dispositif, sans doute méconnu, s'adresse aux personnes âgées, parfois dépendantes. En Charente, 167 accueillants sont agréés par le Département. Une autre solution de logement, rassurante pour les familles des personnes hébergées.
Dans cette maison de Barbezieux-Saint-Hilaire en Charente, Élizabeth Gendre est un peu comme chez elle. Cela fait maintenant deux ans qu'elle habite chez Béatrice Tessonneau, accueillante familiale agréée par le département de la Charente. Une alternative à la maison de retraite et un choix qu'elle ne regrette absolument pas : "Je ne voulais pas aller dans un EHPAD, je voulais venir ici", martèle-t-elle.
J'ai une deuxième maman qui me dorlote, je suis très bien.
Elizabeth GendreRésidente
En Charente, il y a 167 familles accueillantes. Parmi elles, Béatrice Tassonneau, ancienne salariée dans le secteur médico-social. Pour elle, l'investissement est lourd, mais en vaut la peine : "On ne doit s'occuper que de trois personnes âgées. On peut s’occuper d’eux, leur donner de l’amour. Ils prennent les repas avec nous, en famille."
Une alternative plus proche des personnes âgées
Un accompagnement plus personnalisé, qui a aussi convaincu Germaine Lespagnol, une autre résidente chez Béatrice Tassonneau. "Ça m’a plu tout de suite, ça s’est toujours très bien passé, même si elle n’était pas toujours très contente de moi. Je ne suis pas toujours sage", sourit-elle.
Entre la maison de retraite et le maintien à domicile, la famille d'accueil est une option rassurante pour les familles des résidents. "Je suis tranquille, je sais que maman est toujours surveillée", explique Mireille Neeser, fille d’une résidente. "Ça nous coûte quand même un peu plus cher, c’est un des critères, on a de la chance, maman avait les moyens de venir ici, donc on n’a pas hésité."
C’est une famille, on prend soin d’elle. C’est plus humain qu’une maison de retraite. On respecte son rythme.
Mireille NeeserFille d’une résidente
Elizabeth Gendre a, quant à elle, pu rester proche de sa fille, qui habite à "deux villages de distance". Brigitte Gendre affirme être très satisfaite par le recours à une famille accueillante : "Je suis tranquille, je sais que maman est toujours surveillée. Et Maman n’a pas été désorientée, parce que la kiné, l’infirmière, la coiffeuse venaient ici."
Une spécificité charentaise
Le département, en charge des familles accueillantes, cherche à continuer de développer cette solution. Celles-ci sont accompagnées pour pouvoir soutenir un investissement conséquent au quotidien. "On a fait en sorte qu’elle ait des remplaçants, du répit pour leurs congés et leurs weekends", détaille Marie Pragout, vice-présidente du conseil départemental déléguée aux personnes âgées et en situation de handicap. "On met aussi en place une aide au pouvoir d’achat pour ces personnes agréées comme des aides maternelles. Nous les soutenons aussi pour adapter leur domicile aux personnes en situation de handicap."
C'est vraiment spécifique à la ruralité, avec de grandes maisons pour concilier vie familiale et professionnelle.
Marie PragoutVice-présidente du conseil départemental déléguée aux personnes âgées et en situation de handicap
Le dispositif s'adresse aussi aux personnes en situation de handicap, qui ne veulent pas entrer dans de grandes structures. "Il est très demandé pour les personnes jeunes", confirme Marie Pragout. "Cette solution d'hébergement est quelque chose d'historique en Charente. Depuis deux ans, nous développons des habitats partagés et nous arrivons à répondre à toutes les demandes grâce à tous les moyens d'hébergement disponibles." Le département de la Charente cherche à recruter entre huit et dix familles.