Au 1er juillet, la vitesse passera à 80 km/h sur la plupart des routes secondaires. Le gouvernement se laisse deux ans pour évaluer cette mesure. En Charente, elle a provoqué un tollé chez bon nombre d'élus, à l'exception du député Thomas Mesnier, médecin urgentiste de profession.
90 km/h sur les routes secondaires, voici la règle bientôt sur tout le réseau routier secondaire.
Depuis quelques temps, les manifestations se multiplient mais le gouvernement a bien confirmé que la limitation de la vitesse à 80 km/h serait appliquée le 1er juillet sur l’ensemble des routes secondaires sans séparation de voies, malgré la grogne d’élus locaux.
Jérôme Lambert député de la Charente a soutenu et participé à ces manifestations :
On est contre ces mesures autoritaires qui ne servant qu'à faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat. D'autant que dans deux ans, tout risque de revenir comme avant. Ils nous prennent vraiment pour des truffes
Il n'est pas le seul à croire que cette mesure est inutile : 28 présidents de départements à caractère rural ont déjà signé une lettre allant dans ce sens.
François Bonneau, Président du Conseil départemental de la Charente (DVD)Il y a beaucoup d'habitants dans ces zones rurales qui n'ont pas d'autre choix que de prendre leur voiture pour aller à leur travail. Dans notre département, ce n'est pas en abaissant la vitesse qu'on va résoudre les problèmes d'accidents.
Malgré ces protestations le porte parole du gouvernement confirme l'application de la limitation à 80km/h sur les routes secondaires.
Dans la majorité, plusieurs députés assument ce choix et argumentent :
Thomas Mesnier, député LREM de la CharenteJ'ai exercé au SAMU. J'ai dû intervenir sur des accidents. Je pense que perdre trois minutes dans une journée, ca vaut le coup pour sauver chaque jour, en France, une vie.
Reste la question de la prise en charge financière de la valse des panneaux à 90km/h.
Selon les sites des différents fournisseurs, il faut compter au minimum une soixantaine d’euros pour un panneau de limitation de vitesse. "Ce sont les gestionnaires de voiries, pour l'essentiel les conseils départementaux, mais aussi des communautés de communes, qui ont la responsabilité de “panneauter”", avance Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière (DISR).
Selon le département de la Charente, chaque collectivité pourrait bénéficier d'un fond spécial qui se ferait au détriment d'autres aménagements de sécurité.
Le reportage de Jérôme Deboeuf, Cécile Landais et Carine Grivet