Le groupe Intermarché a tranché jeudi 5 avril 2018 : les deux bases logistiques de Roullet-Saint-Estèphe (16) et Gournay-Loizé (79) fusionneront en Charente. Les deux départements se livraient à un bras de fer depuis deux ans pour décrocher la timbale et surtout de nouveaux emplois.
Depuis deux ans, le combat faisait rage entre les Deux-Sèvres et la Charente... Cette fois, le débat est clos : Intermarché a annoncé, jeudi 5 avril 2018, qu'il décidait de réunir ses deux bases logistiques de Roullet-Saint-Estèphe (16), qui ne stocke que des produits frais et de Gournay-Loizé (79), qui stocke exclusivement des produits secs, à Roullet.
"Je regrette profondément cette décision . L'ensemble des acteurs publics du département s'étaient pourtant mobilisé de manière exemplaire pour porter une offre alternative de qualité sur le site des Maisons Blanches à Limalonges", réagit Gilbert Favreau, président du Conseil départemental des Deux-Sèvres. Et d'ajouter : "Je serai très attentif aux dispositions qui seront prises par le groupe ITM pour accompagner les 330 salariés impactés par cette mesure en exigeant de lui que des solutions fermes et pérennes soient apportées à chacun d'entre eux."
Le groupe avait décidé il y a deux ans qu'il souhaitait créer dix nouvelles bases logistiques mixtes (produits frais et produits secs) d'ici à 2018. Cette volonté entre dans le cadre du plan de transformation logistique d'Intermarché Logistique Alimentaire Internationale (ITM LAI).
L'avantage de la position
"Après tant d'efforts, la défaite est objectivement dure à encaisser. La décision du groupe ITM, premier employeur privé du territoire, est un choc économique et social considérable pour le Mellois. Comme tous les habitants, je la vis comme une injustice", affirme la députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho.L'enjeu de ce projet à plusieurs millions d'euros est de taille : le dossier représente plus de 400 emplois lorsque la fusion des deux bases sera effective. C'est donc la fin d'une longue bataille entre élus et préfets des deux départements.
"Ce qui a payé c'est cette unité du territoire et une méthode de travail qui est de répertorier tous les besoins de l'entreprise, mais aussi d'aller au-delà, notamment concernant les transports et l'accueil global des familles qui vont venir s'installer sur la Charente", rappelle Jean-François Dauré, président du Grand-Angoulême.
Pour remporter la partie, Grand-Angoulême avait mis les bouchés doubles en proposant un site que Cosea avait utilisé pour la LGV, dans les anciennes carrières Lafarge et à proximité de la Nationale 10. La base logistique s'étendra sur près de 70 000 m².
Le reportage de J. Deboeuf, C. Guinot et J. Etienne
Avec les interviews de Jean-François Dauré, président de Grand-Angoulême (PS), de Gérard Roy, maire de Roullet-Saint-Estèphe, élu de Grand-Angoulême et de Michel Saillard, délégué syndical FO et membre du comité central d'entreprise.