Un circaète Jean-le-Blanc, rapace rare dans la région, a été relâché après avoir passé trois mois dans une volière du refuge de la faune sauvage de Charente, le temps de se remettre d'une infection. C'est une habitante de la Dordogne qui l'avait trouvé, mal en point, en mai dernier.
Moment d'émotion pour les soigneurs et les membres de l'association Charente nature. Mercredi 14 août, un circaète a retrouvé son milieu naturel après trois mois passés dans un refuge animalier de Torsac, en Charente. Tout a commencé en mai dernier. Nathalie Lavande recueille, au bord d'une route de Dordogne, un rapace qui semble mal en point.
Son bec ouvert laisse entrevoir quelques chose. "J'ai vu ce petit truc jaune et je me suis dit qu'il était en train de s'étouffer. Donc, je lui ai sorti une couleuvre assez grande du bec. Et sans savoir que c'était un aigle", raconte Nathalie Lavande.
Deux staphylocoques
Après sa découverte, elle a confié l'oiseau au Centre de la faune sauvage de Torsac. Dans sa grande volière, le circaète ne vole pas très bien et pour le nourrir, les soigneuses doivent ruser. "On découpait des petits bouts de poussins, qu'on mettait dans un tuyau PVC en plastique pour faire croire que c'était un serpent. Et c'est comme ça qu'on a réussi à le déclencher pour qu'il mange tout seul, car au début, il ne voulait pas", précise Laetitia, soigneuse à Charente nature.
Mais l'animal développe une infection qui retarde son retour dans la nature. "On a fait des prélèvements labo qui sont revenus très vite qu'il avait deux staphylocoques, donc on a mis en place un traitement pour venir à bout de ces staphylocoques", explique Laetitia. Jusqu'au jour de la libération où tous les voyants étaient au vert. "Il avait grande hâte".
Un rapace migrateur rare
Avant de repartir, ce spécimen a été équipé d'une balise GPS. Le circaète Jean-le-Blanc est un rapace migrateur rare. Une centaine de couples viennent nicher tous ans dans le Poitou-Charentes avant de s'envoler en septembre pour le Sahara. "Le but de la balise, c'est de suivre précisément la migration et son circuit. Il y a un autre but : quand il sera sur son site de nidification, donc quand il va revenir,on aura des éléments sur les saisons de l'alimentation et de nidification. Ça nous permet de suivre la biologie de l'espèce", souligne Michel Granger, administrateur LPO Poitou-Charentes.
L'oiseau, prénommé Bandiat, du nom de la rivière qui coule près de l'endroit où il a été découvert, s'est envolé en quelques secondes pour retrouver peut-être un nouveau nid, quelque part dans le sud-ouest.