Pour cette nouvelle édition du Festival du Film Francophone d'Angoulême, le cinéma marocain est mis à l'honneur. Il est marqué par la présence du réalisateur Nabil Ayouch, qui présentera son dernier film "Everybody Loves Touda".
Le drapeau Marocain a été déployé sur le fronton de l’hôtel de ville d'Angoulême, c’est avec beaucoup d’émotion que certains ressortissants marocains vivent ce moment. "Ça fait plaisir, j'ai même les larmes de joie qui viennent... Depuis toujours, la France et le Maroc étaient depuis toujours des copains. Ça nous fait plaisir, nous, les immigrants, que l'on soit représenté ici", évoque Khadiga, originaire de Fès.
Le film marocain à l'honneur
Aujourd’hui, même si le cinéma marocain ne se résume pas à Nabil Ayouch, le Festival du Film Francophone d'Angoulême a souvent rendu hommage à ce réalisateur talentueux qui vit depuis 1999 au Maroc. "Cette année, je trouvais que c'était le bon moment pour le Maroc. En plus, Nabil Ayouch est fréquemment venu ici. Le cinéma marocain, c'est beaucoup Nabil Ayouch, mais pas seulement lui. Son film que nous allons présenter est exceptionnel. On est ravi parce qu'il y a également Ismaël Ferroukhi, Leïla Marrakchi. Le cinéma marocain parle des tabous, des conditions de vie que l'on peut imaginer", indique Dominique Besnehard, directeur général du festival.
L’hommage au cinéma marocain revient sur des films qui ont marqué le cinéma de ce pays, comme Ali Zaoua, prince de la rue. Nabil Ayouch a voulu dévoiler à travers ses films, une réalité du Maroc loin des clichés touristiques de ce pays. Dans ses longs métrages récents, beaucoup de personnages principaux sont des femmes qui combattent pour un meilleur avenir. C’est le sens de son dernier film, 'Everybody Loves Touda'.
Pourtant, faire et diffuser un film au Maroc, est quelques fois compliqué. En 2015, 'Much Loved', qui évoque la prostitution, est censuré. "Le Maroc, ça a été une passion immédiate, quand j'ai décidé de m'y installer en 1999, pour y tourner 'Ali Zaoua'. J'ai rencontré l'âme de ce pays, je suis tombé amoureux de cela, j'ai été passionné et inspiré. On me pose souvent de la question de l'autocensure : je ne me pose pas cette question. Je pense que, si j'ai pu continuer à faire des films, c'est avec le sentiment de pouvoir déplacer des montagnes, en n'allant pas vers la facilité ou les clichés."
Une femme marocaine photographe est aussi mise à l’honneur dans le cadre d’une exposition. Il s’agit de Leila Alaoui, disparue tragiquement en 2017 dans un attentat.
Kristin Scott Thomas, présidente du jury
L'actrice britannique Kristin Scott Thomas, tombée amoureuse de la France, est une personnalité connue des amateurs de cinéma. Actrice phare des années 1990, avec notamment 'Quatre mariages et un enterrement', 'Mission Impossible', 'Le Patient anglais' ou 'L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux', elle est la présidente du jury de cette édition 2024.
"Je suis très fière que l'on me demande d'être présidente. Je suis très touchée d'être ici. Je suis contente de revenir à Angoulême, parce que j'avais tourné un film ici. Je n'envisage pas tellement ce rôle de présidente, j'ai déjà fait partie du jury, mais jamais présidente. Cela me fait rire que l'on m'appelle Madame la Présidente, ça me plaît. J'ai un regard étonné de voir autant de talents. Je suis très contente de voir que des gens fassent des films, que le cinéma est en très bonne santé", avoue-t-elle.
Retrouvez toutes les informations du Festival du Film Francophone d'Angoulême, du 26 août au 1ᵉʳ septembre, sur le site du festival.