Plébiscités durant le confinement, les petits producteurs de Charente peinent à fidéliser cet afflux de clientèle

La crise sanitaire n’a pas eu que des désagréments. Pour certains maraichers charentais ce fut même une aubaine. Les consommateurs, réticents à aller s’approvisionner en supermarché, se sont tournés vers les  circuits courts et la vente directe pour se fournir en fruits et légumes.

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Sur l’agglomération d’Angoulême, Sébastien et Emmanuel, qui se sont installé en bio il y a un an et demi, ont ainsi vu leurs ventes multipliées par deux durant la crise sanitaire. Mais aujourd’hui que le confinement est derrière nous, les habitudes ont rapidement repris le dessus, et les clients s’en sont retournés vers la grande distribution.

Avec la reprise de l’activité, les gens ont moins le temps de venir chez nous, et ils recommencent à grouper leurs achats en supermarché. C’est à eux de s’organiser, pour faire entrer la vente directe dans leurs habitudes.

Sébastien Meunier, co-fondateur de « Plantae & Terra ».

Du coté de Jarnac, Jean-Bernard Million-Mesnard, producteur de fruits et légumes, était déjà bien conscient du problème quand, il y a dix ans de cela, il a pris les devants et organisé un marché à la ferme sur sa propriété. Aujourd’hui, ce sont 12 autres producteurs fermiers qui le rejoignent chaque vendredi après-midi pour proposer, outre les fruits et légumes de sa production, des produits laitiers, de la viande, des œufs, du miel, du vin, du champagne, des huitres … Une alternative certaine à la grande distribution.

Lui en tout cas, n’aura pas eu à souffrir de la crise sanitaire. Son activité est restée stable. « On a vu effectivement du monde arriver au début du confinement, mais comme certains de nos clients réguliers ne sortaient plus de chez eux, ça a du s’équilibrer ». Le magasin de détail est resté ouvert durant toute la période, même s’il a fallu l’adapter.

On avait pris des mesures pour respecter la distanciation, mais pour ceux qui voulaient ne vraiment pas entrer, on proposait des paniers de légumes en « drive ». Il y a eu un vrai engouement au début, on en vendait jusqu’à 250 par jour. Mais arrivés à la fin, on était tombé à même pas 25. Du coup on a arrêté. De toute façon, on avait mis ça en place le temps du confinement, mais ce n'est pas comme ça qu’on travaille. Nous on aime bien que les gens voient nos produits et achètent ce qui leur fait envie.

Jean-Bernard Million-Mesnard, propriétaire du « Domaine du Tambourinour »   

La crise sanitaire s’est désormais tassée, et la nouvelle clientèle, qui s’était tournée un temps vers la vente directe, s’en est allée, retournant à ses anciennes habitudes de consommation. Pour tenter de rattraper ces consommateurs éphémères, et pourquoi pas en attirer d’autres, la chambre d’agriculture de la Charente a mis en place un site internet dédié, « Pensez Local 16 », qui recense tous les agriculteurs du département qui font de la vente directe, ainsi que les différents marchés de producteurs, justement.
 
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