"Reprendre goût à la vie" : pour éviter la solitude, des personnes âgées s'installent dans un ancien hôtel, devenu un habitat partagé

Un habitat partagé pour séniors a ouvert ses portes il y a plusieurs mois dans la commune de Rivières, en Charente. L'établissement se veut différent d'un Ehpad ou d'une résidence pour personnes âgées, mais comme un nouveau concept pour permettre aux aînés de retrouver de la vie sociale.

À quelques mètres du château de La Rochefoucauld, une colocation spéciale pour sénior a remplacé l'ancien hôtel de la commune de Rivières, en Charente. Depuis un peu plus de mois, quelques résidents y sont installés, comme Henriette Barusseau.

"Je suis très bien ici"

À 91 ans, elle vit dans une chambre de 14 m² dans cet habitat. Ce logement partagé lui permet de garder son autonomie sans rester seule. "Je suis très bien ici. Je passe des bonnes nuits dans cet endroit, raconte-t-elle. J’aime bien être tranquille, je fais mon tour dans la campagne tous les jours, je mange à peu près tout ce que je veux... On m’apporte les courses, mais je cuisine toute seule." Elle a dû débourser 1 200 euros pour une chambre, en pension complète, dans cet établissement.

Actuellement, l'établissement compte seulement trois résidents. Bernard Precigout, vit quant à lui dans une dépendance juxtaposée à l'ancien hôtel. Il est arrivé ici avec sa chienne à laquelle il est très attaché. "Je n’ai plus de famille, je n’ai que mon petit animal pour me tenir compagnie. Je l’ai donc emmené dans ma maison", ajoute-t-il.

Éviter la solitude et l'isolement

L'établissement a ouvert il y a six mois. Les locataires partagent des espaces de vie commune comme la cuisine, une salle de spectacle ou encore, un salon de 200 m². Marie-Laure Antomarchi, propriétaire des lieux avec son mari, explique son concept : "C’est une maison partagée et non un Ehpad ou une résidence seniors. On peut prendre seulement douze personnes, mais l’on s’occupe d’eux à 100 %. C’est comme une maison familiale."

Un ou une cuisinière aura la charge de faire les courses et fera les repas pour tous les résidents. Le menu sera fait collectivement et à la semaine.

Dorian Antomarchi

Fils des propriétaires de l'établissement

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"Les personnes qui vivent ici sont seules, et ont besoin de lien social. Pour se différencier des résidences seniors, on veut vraiment que les gens se retrouvent le plus possible ensemble. Ils peuvent se retrouver en cuisine, dans le salon... pour ne pas se sentir seule et voir qu’il y a de la vie. Le but est de reprendre goût à la vie, ils font absolument ce qu’ils veulent. La seule chose qu’on leur demande, c'est d’être tous ensemble à midi pour le repas", ajoute Marie-Laure Antomarchi.

Si les résidents ont la possibilité de gérer eux-mêmes leurs repas, ils peuvent également être assistés. Dorian, le fils des propriétaires, s'occupe des courses. "Quand on sera au complet, il y aura douze personnes. Un ou une cuisinière aura la charge de faire les courses au supermarché d’à côté et fera les repas pour tous les résidents. Le menu sera fait collectivement et à la semaine. La cuisinière fera à manger avec les résidents qu’ils souhaitent participer. Ils ont aussi la possibilité de faire leur repas, quand ils veulent. La cuisine est ouverte tout le temps, tout en sachant que chaque résident possède un compartiment dans le frigo."