La Rochefoucauld : L'Atelier Charentaises relance la production de la pantoufle made in Charente

La production des charentaises est relancée depuis peu au cœur de la Charente, à La Rochefoucauld. Après la mise en liquidation judiciaire de la Manufacture Charentaise en novembre 2019, la relève est assurée par L'Atelier Charentaises qui a commencé la fabrication le 11 mai dernier.

La confection des célèbres pantoufles charentaises en cousu-retourné devait débuter début avril mais le lancement de L'Atelier Charentaises a été retardé pour cause de confinement et de pandémie de coronavirus. A l'origine de cette renaissance de la charentaise, deux anciens commerciaux de La Manufacture Charentaise (LMC) basée à Rivières, Olivier Rondinaud et Michel Violeau. Ils sont repartis d'une page blanche, en créant leur entreprise de A à Z après le choc de la mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce d'Angoulême de La Manufacture Charentaise le 15 novembre dernier. 

La Manufacture Charentaise avait été lancée en 2018 par Renaud Dutreil, un ancien ministre des PME. Il avait regroupé sous cette marque quatre fabricants des célèbres chaussons charentais dont l'historique Rondinaud. Toutes ces entreprises étaient alors en faillite. Lors de son lancement la Manufacture Charentaise avait reçu une aide de 500.000 euros de la part de la région Nouvelle-Aquitaine. Depuis cette reprise, la société basée à Rivières, avait enregistré une forte baisse de son chiffre d'affaires, une situation notamment due à des problèmes de mésentente au sein de la direction et de "mauvais choix de commercialisation". Les 115 salariés de l'entreprise avaient été licenciés.

La tradition du cousu-retourné

L'Atelier Charentaises s'est installé à La Rochefoulcaud dans un bâtiment de la zone industrielle et s'est lancé avec 14 salariés, tous d'anciens employés de l'usine de Rivières.

Pour Olivier Rondinaud, dont la famille est dans la pantoufle depuis quatre générations, la création de l'Atelier est une vraie fierté d'autant que la fabrication, lancée depuis une semaine, respecte toutes les techniques traditionnelles. En premier lieu, le fameux cousu-retourné qui a fait la réputation du chausson charentais et lui avait valu une IGP (indication géographique de production) en mars 2019.

Notre produit est un produit artisanal, c'est un produit qui représente la Charente et donc par rapport à ça, on est complètement dans la tradition du patrimoine. Nous avons trouvé les machines et le personnel et nos gestes et aujourd'hui, nous sommes capables de faire des charentaises traditionnelles telles qu'elles étaient faites, il y a un siècle.
- Olivier Rondinaud, co-gérant "L’Atelier Charentaises" 

Le cousu-retourné est l'emblème de ce savoir faire traditionnel. Il s'agit de coudre la pantoufle en la retournant sur l'intérieur.

Le cousu-retourné, c'est un assemblage de la semelle et du dessus par un fil. C'est un produit qui est réalisé sans aucune colle donc c'est un produit écologique à 100%.
- Michel Violleau, co-gérant "L’Atelier Charentaises"

Une clientèle très fidèle

A La Rochefoucauld, L'Atelier Charentaises compte produire 120.000 paires par an en utilisant des matières premières à 80% d'origine française.
Elle part avec un carnet de clientèle déjà bien fourni et compte sur 800 points de vente, hors grande distribution, pour écouler sa production. Ces clients, restés fidèles à la charentaise traditionnelle, permettent d'envisager l'avenir à moyen terme avec sérenité.

Depuis, le temps qu'on travaille que ce soit à LMC ou chez Rondinaud avant, les clients sont toujours fidèles, ils sont toujours là. Actuellement, on a à peu près l'équivalent de six à sept mois de travail parce qu'ils ont joué la fidélité jusqu'au bout.
- Michel Violleau, co-gérant "L’Atelier Charentaises" et commercial

Les 14 salariés de l'entreprise veulent tous croire à la réussite de ce renouveau et retrouvent les gestes qui ont assuré la réputation de leur travail bien au-delà des frontières de la Charente.
L'ambiance est toute autre à Rivières où après la liquidation judiciaire et les 115 licenciements, le stock de La Manufacture a été cédé à un soldeur. Prochaine étape du démantèlement de l'entreprise : la vente aux enchères ce jeudi sur place des machines outils et des matières premières, réunies en un seul lot.
 

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