Le 11 mai devrait marquer le début tant attendu du déconfinement. Pour éviter une deuxième vague de contamination, les masques devraient jouer un rôle crucial. Mais où peut-on trouver les fameux masques en tissus réutilisables ?
"Il sera préférable dans de nombreuses circonstances de porter un masque." Cette phrase d’Édouard Philippe, prononcée le 28 avril devant l’Assemblée nationale sur les modalités du déconfinement, le confirme : il va falloir s’habituer au port du masque. Mais comment se procurer un masque grand public, ceux en tissus lavables et réutilisables ? Liste non-exhaustive dans les départements de Poitou-Charentes.
Par les collectivités territoriales
Les collectivités territoriales ont pris leurs dispositions pour pouvoir fournir un masque à leurs habitants. Exemple avec le conseil départemental des Deux-Sèvres qui a commandé 380.000 masques en tissus lavables une trentaine de fois pour un million d’euros. Tous les deux-sévriens devraient au moins recevoir un masque. Mais la question de la livraison se pose encore et il faudra se montrer patient. La commande devrait arriver vers le milieu du mois de juin.La Charente, elle, a aussi commandé des masques grands publics. Mais elle en appelle à la générosité de ses habitants. Au début du mois d’avril, elle a lancé l’opération "1 charentais-1 masque". Les Charentais peuvent s’inscrire pour confectionner des masques en retirant un kit (composé de tissus et d’élastiques) dans un point de collecte. Le masque est ensuite soumis à un contrôlé qualité avant d’être livré aux communes. A ce jour 120.000 masques ont été confectionnés. Au 11 mai, tout le monde devrait en avoir un selon le département.
En plus de cela, les communes et les communautés de communes auront bien leur propre stock. La Rochelle distribuera gratuitement à ses habitants 60.000 masques en tissu à partir du 4 mai. Les Rochelais devront se rendre sur l’un des 15 points de collecte de la ville après s’être inscrit sur une plateforme dédiée et qu’une heure leur ait été fixée. La distribution devrait durer environ trois semaines, selon le maire de la ville.
Autre exemple à Poitiers où les masques seront livrés dans les boîtes aux lettres. La ville distribuera un masque par habitant, soit 100.000 masques. La distribution commencera la semaine du 4 mai puis la diffusion continuera au fur et à mesure que les masques commandés seront livrés.
Pour ce qui est du Grand Poitiers, 29 communes se sont associées à la ville de Poitiers pour la commande de masques où 60.000 masques supplémentaires ont été commandés.
Dans les bureaux de tabac
Depuis le 30 avril, les bureaux de tabac sont autorisés à vendre des masques. Pour le président de la confédération des buralistes du Sud-ouest, le Charentais Alain Lagarde l’affirme :
Notre rôle, c’est d’être des commerçants au niveau local proche de la population. Nous le réaffirmons en vendant des masques".
Du côté des buralistes du Poitou-Charentes, les avis divergent. Le gérant du bar-tabac Le Narval à Angoulême s’est montré prudent : "Je n’en ai commandé que 200. Je devrais les avoir pour le 11 mai. Je n’en ai pas pris plus car il y en aura plein partout et je ne veux pas me retrouver avec des masques sous les bras."
Au tabac Sang à Poitiers, le gérant a voulu la jouer local : "On vend des masques en tissus que l’on trouve chez une entreprise de Buxerolles. Ce sont des masques en tissus lavables. 4,50 euros la pièce, 20 euros les cinq", explique-t-il.
Mais d’autres n’ont pas passé commande, comme la gérante du Royal, également situé à Poitiers : "J’ai un pharmacien à côté de chez moi, c’est plus à lui de le faire. C’est une question d’éthique. "
Dans les pharmacies
La vente de masques par les pharmacies s’est fait attendre. Le décret du 26 avril les autorise enfin à vendre les masques en tissus réutilisables et ceux à usage unique. Mais cette décision a pris de court les pharmaciens. La tâche est très ardue pour trouver une pharmacie disposant des masques. A Angoulême, Julien Lecante ne recevra pas de masque avant la mi-mai :
"C’était extrêmement compliqué, vu le temps imparti, de vendre tout de suite des masques qui tiennent la route. C’est la grosse galère" - Julien Lecante, pharmacien à Angoulême.
Certains pharmaciens espèrent être livrés dès la semaine du 4 mai. Mais le marché est extrêmement tendu. "J’ai commandé 2.000 masques qui pourraient arriver la semaine du 4 mai mais la date de livraison change tous les jours", explique un pharmacien de Niort.
Jean-Philippe Brégère pharmacien à Saintes et vice-président de Nouvelle-aquitaine du syndicat de l’Union des syndicats des pharmacies d’officine, abonde en ce sens : "Nous n’avons aucune garantie de savoir exactement quand nous allons être livré. En fait, nous vivons la même situation qu’avec les gels hydroalcooliques il y a un mois et demi."
Dans les officines, le prix des masques devrait s’échelonner à partir de 5 euros.
Dans les grandes surfaces
Enfin, les grandes surfaces seront aussi autorisées à vendre des masques grand public et des masques à usage unique. Les millions de masque annoncés par les enseignes ont généré une polémique. Mais certains magasins en proposeront bien dès le 4 mai et l’approvisionnement devrait monter en puissance, selon le ministère de l’Économie. "Le prix de base d’un masque grand public sera de l’ordre de 2 à 3 euros, soit un coût à l’usage de 10 à 30 centimes selon le nombre de lavages et de réutilisations possibles", peut-on lire sur leur site.
En tout cas, l'enseigne Leclerc l’affirme : "Tous nos magasins seront pourvus de masque le 11 mai."