Les conditions du déconfinement en Nouvelle-Aquitaine à partir du lundi 11 mai

Ouverture des plages dès le 16 mai, reprise dans les écoles, les tests disponibles, les loisirs, les centres commerciaux... Les autorités ont tenu une conférence de presse ce vendredi matin pour préciser les conditions du déconfinement en Nouvelle-Aquitaine. 
 

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Fabienne Buccio préfète de la Nouvelle-Aquitaine, Anne Bisagni-Faure rectrice de la région académique de Bordeaux, Michel Laforcade directeur de l’ARS Nouvelle-Aquitaine ont informé les journalistes et répondu à leurs questions lors d'une conférence de presse par audio conférence de plus de deux heures.




Voici les principales annonces : 
 

Les plages pourront rouvrir à certaines conditions dès le week-end du 16 mai.

Une audio conférence a réuni les 20 maires de Gironde qui disposent de plages océanes ou sur le bassin d'Arcachon. 

Trois conditions devront être réunies :  
La loi prolongeant l'état d'urgence sanitaire doit être votée sans modification majeure ce dimanche. 

Le maire doit également être désireux de rouvrir ses plages. 
Sur les vingt maires concernés, un seul maire ne le souhaite pas. La préfecture a refusé de dévoiler le nom de la commune. L'édile pourrait changer d'avis. En l'état, il estime, selon Fabienne Buccio qu'il est trop tôt et que, compte tenu de la particularité de sa plage, il ne peut pas mettre en place les mesures sanitaires. 

Enfin dernière condition, la préfecture doit donner son autorisation.  Le Premier Ministre Edouard Philippe a rappelé hier la règle :  les plages restent fermées mais elles peuvent ouvrir sur demande du maire et avec l'autorisation du préfet de département.

Le maire doit donc présenter un dossier où il détaille l'organisation qu'il mettra en oeuvre. 

L'Etat attend une cohérence à l'échelle du territoire et des municipalités. Si une plage est fermée, il s'agit d'éviter un flux trop important de personnes vers les plages voisines. 
Le gouvernement transmettra, dans les prochains jours, une fiche type établissant les règles indispensables sur les gestes "barrière", la distanciation. Il pourra y avoir des adaptations locales  mais "dans un ensemble cohérent" a indiqué la préfète de la Gironde. Fabienne Buccio   informera les maires de sa décision avant le week-end prochain en Gironde. 

Mais pour la plupart, les maires ont déjà bien avancé sur leur dossier. 

Si la plage rouvre, le surf pourra reprendre 

Le dossier du maire devra inclure les aménagements envisagés pour cette activité pratiquée par environ 100 000 surfeurs sur la façade aquitaine

 Sur les réseaux sociaux, la Fédération Française de surf estimait  que "Les mesures proposées par le Gouvernement dans le cadre du projet de Loi prorogeant l’État d’urgence sanitaire permettraient d’autoriser - par exception - la pratique sportive individuelle du Surf et de ses disciplines associées à compter du 11 mai".

Il faudra patienter quelques jours de plus. 

Les plans d’eau intérieurs relèvent des mêmes dispositions que les plages. 

 

88% des écoles girondines accueilleront leurs élèves à partir du  11 mai  

C'est le résultat d'une "belle intelligence collective avec les maires et les collectivités territoriales, en particulier  la région qui a travaillé pour une offre adaptée des transports scolaires, a tenu à souligner Anne Bisagni-Faure.  Il s'agit bien d'"une reprise et non pas d'une rentrée scolaire" a précisé la rectrice de la région académique de Bordeaux. "Les élèves restent au travail jusqu’aux vacances d'été afin de ne pas creuser les inégalités, et d'éviter le décrochage surtout pour les plus jeunes.
 

La rectrice a insisté sur l'information qui a été délivrée aux familles. Comment se laver les mains ou prendre la température de l'enfant avant de partir en classe, comment cela va se passer en récréation ou dans la classe... Le protocole leur a été expliqué par thème. 
Il pourra être adapté localement selon les locaux et les situations particulières comme l'accueil d'un élève en situation de handicap et de son accompagnateur.  
Les masques seront donnés aux professeurs et aux enfants en cas d'apparition de symptômes le temps de le confier au médecin traitant a garanti Anne Bisagni-Faure. 

Les élèves de CP,  CM2 et si possible, de grande section maternelle pourront reprendre le chemin de l'école. Les enfants de soignants, de professeurs et ceux dont les parents assurent une mission indispensable à la continuité de la nation seront accueillis prioritairement.  
 


Au vu des informations reçues, les parents se détermineront.  Dans l'Académie de Bordeaux, 45%  des parents d'enfants en CP, 47% pour le CM2 ont indiqué leur intention de les renvoyer en classe. Ces chiffres ont été collectés dans  trois-quart des écoles. 


La rectrice de l'académie de bordeaux a ensuite détaillé "les modalités pédagogiques".

 L’école n’est pas une garderie. Il y a des objectifs pédagogiques avec des repères nationaux : préparer l’enfant à consolider les acquis indispensables pour l’année prochaine. L’objectif n’est pas de terminer le programme. "

L’élève pourra se retrouver dans trois situations : en classe (par groupe de 15 élèves maximum), en étude ou à la maison. Dans certaines communes, ils pourront également accéder à d’autres lieux sportifs et culturels. 

Un temps dédié à "la résilience"  pour "parler de ce qui s’est passé", ainsi qu'un temps de vérification des acquis seront dégagés. 
 

Pour le groupe qui ne sera pas en cours, "il aura des recommandations de devoirs". Enfin, les élèves qui resteront à la maison seront pris en charge par les professeurs maintenus en télétravail. Certains enseignants ne pourront pas reprendre leurs cours en présentiel parce qu'ils sont personnes vulnérables ou en quatorzaine par exemple. "Un professeur revenant en classe n’aura pas à gérer en même temps l'enseignement présentiel et l’enseignement à distance" rassure la rectrice.

Les centres commerciaux de plus de 40 000 m2  bientôt fixés

Ils sont autorisés à rouvrir sauf interdiction du préfet. Les trois principaux de Gironde, Bordeaux-lac, Mérignac et Rives d’Arcins envisagent plusieurs mesures comme de contrôler les flux à l'entrée, de rendre le port du masque obligatoire à l’intérieur, d'ouvrir des magasins un jour sur deux.  La préfecture leur donnera une réponse en début de semaine prochaine. 


Les loisirs au vert


Les douze départements de la région sont au vert. Les parcs et jardins vont donc rouvrir. Contrairement à ce que l'on avait pu penser, les forêts n’ont jamais été fermées tout comme les réserves naturelles où les visites, suspendues depuis le 16 mars sont, à nouveau, autorisées si elles sont organisées et limitées à moins de 10 personnes. 
 


La chasse reste fermée comme chaque année à cette époque mais les battues administratives soumises à autorisation de la préfecture peuvent reprendre, si le besoin est avéré. Les pêcheurs peuvent ressortir leur  canne mais ils ne devront pas être plus plus de 10 par endroit. 

La navigation de plaisance peut elle aussi hisser les voiles, mais la filière du nautisme reste inquiète. 
  

Les déplacements dans la limite de 100 kilomètres

A partir du 11 mai, plus besoin d'attestations si le déplacement est à moins de 100 kilomètres de son domicile. Au delà, il faudra justifier d'un motif impérieux de travail ou familial

Les personnes qui se sont confinées loin de chez elles pourront exceptionnellement regagner leur domicile. 


Pour les transports en commun, TBM avait déjà présenté son plan. La préfète confirme qu'Air France rétablit les vols entre Bordeaux et Roissy Charles-de-Gaulle à raison de 2 vols/semaine le lundi et le vendredi. 

La SNCF avait demandé  que les forces de l’ordre puissent contrôler les entrées dans les gares.  
Il y en a 67 principales dans la région, précise la préfecture, pour qui ce n’est pas le travail des forces de l’ordre qui ne peuvent pas concentrer leurs moyens sur cette activité.
Mais il y aura, assure Fabienne Buccio,  "des opérations coup de poing dans les transports scolaires, les gares et, bien sûr, en cas de problème". 

Un confinement autrement 


Ces règles de déconfinement ou ce "confinement autrement" comme se plaît à le dire Fabienne Buccio la préfète de la région Nouvelle-Aquitaine sont valables pour trois semaines. 
Depuis quinze jours, le nombre de cas est relativement stable et la région est toujours la moins touchée. 
Pour passer cette première étape avec succès, il faut impérativement empêcher une reprise trop forte de l'épidémie. Michel Laforcade, directeur de l'Agence Régionale de Santé parle du "triptyque magique" : les gestes "barrière", le port du masque quand il est obligatoire et la capacité de dépistage. 

Il ne faudrait surtout pas observer de relâchement des "gestes barrière". Ils seront encore plus importants quand on sortira de chez soi. 

De même, estime Michel Laforcade, le déconfinement ne peut réussir que s'il s'accompagne d'une "augmentation substantielle" des tests qui seront effectués pour tout nouveau cas.
Hier , 1400 tests ont été effectués en Nouvelle-Aquitaine. La région doit atteindre 6.300 tests par jour, 7 jours sur 7 pour obtenir la couleur bleue.  Elle devrait les dépasser lundi, avec 8500 tests. En Gironde, le CHU de Bordeaux pourrait analyser 2000 tests par jour supplémentaires, le CHU de Limoges, 1000 de plus. 

   Nous devons travailler avec les médecins pour qu’ils n'hésitent pas à prescrire en cas de doute.En revanche, a rappelé le directeur de l'ARS, "les dépistages massifs, notamment dans les entreprises, sont prohibés".


Alain Laforcade a détaillé trois niveaux dépistages. Le médecin traitant est en première ligne.
Il fera la prescription des tests, obligatoire pour être remboursé par l'Assurance maladie. C'est lui qui suivra le patient déclaré positif ainsi que sa famille et s’il le veut (moyennement une compensation financaire). Il pourra également repérer toutes les personnes contacts. 

Dans le cas contraire, c'est L’Assurance maladie qui interrogera le malade. Ce dernier peut refuser de répondre reconnaît le directeur de l'ARS. "Cette liberté subsiste mais les refus sont très très rares" affirme-t-il. 

Les cas contacts seront fortement encouragés à s'isoler chez eux ou dans des hôtels gérés par l’ARS où ils pourront bénéficier d'un room service et d'un suivi médical.  Plus de 140 places sont disponibles en Gironde dès la semaine  prochaine dans ces centres dits  de "déferrement ». L'ARS poursuit ses recherches. Elle est en discussion avec le groupe hôtelier Accor, leader sur le marché. 


Enfin, L’Agence Régionale de Santé aura aussi en charge le suivi des cas les plus complexes et les éventuels nouveaux clusters pour "faire en sorte que "le feu de broussaille ne devienne pas feu de forêt. "

"Nous ne sommes pas dans une pathologie classique" a indiqué Michel Laforcade. Les courbes des maladies virales habituelles comme la grippe hivernale ou la gastro-entérite ont des courbes en pic. Celle du coronavirus est sinusoïdale. Son évolution qui n’est pas irréversible et peut avoir des rebonds. 
C'est donc la "responsabilité citoyenne qui décidera beaucoup de ce que sera l’avenir dans les prochains jours et semaines" a-t-il conclu.  

La région saura si elle a réussi le test de la première étape le 1er juin. 








 
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