La situation est difficile pour ne pas dire très critique concernant les salles de sport. L'horizon est incertain pour la plupart d'entre elles. En attendant, elles revoient leurs formules
Il fallait s’y attendre. Edouard Philippe l’a confirmé mardi 28 Avril devant l’assemblée nationale. Déconfinement progressif d’accord, mais pas pour les salles de sport.
Une décision qui n’étonne pas les gérants des salles de sport fermées depuis le début du confinement, le 17 mars. Ils sont même unanimement d’accord avec la position du gouvernement. Pratiquer son activité sportive en suant à grosses gouttes, à proximité des uns et des autres, dans une salle fermée...Inimaginable actuellement.Il ne sera pas possible, ni de pratiquer du sport dans des lieux couverts, ni de sports collectifs ou de contact, a précisé le Premier ministre.
Alors plutôt que de compter les jours, autant anticiper. Comment se préparer à recevoir à nouveau le public dans des conditions maximales de sécurité ? En Limousin comme ailleurs, les responsables des temples modernes de l’effort devront s’adapter. C’est le cas de Sébastien Bourg. Le gérant indépendant des deux salles « Espace forme » à Limoges reconnaît que la situation est très difficile, mais il trouve logique le fait de ne pas rouvrir le 11 mai afin d’assurer la sécurité des adhérents et de son personnel.
Ce confinement l’a obligé à trouver des solutions. Il en profite pour redonner un coup de neuf à ses locaux qui ont été entièrement désinfectés par une société professionnelle. Et puis il muscle sa visibilité sur les réseaux sociaux :Les sept salariés sont au chômage partiel. C’est d’ailleurs une chance inestimable que l’Etat propose cette possibilité
Et bien sûr, plusieurs cours animés par les coachs sont assurés en ligne :Cela permet de garder le lien avec les adhérents. L’impact des réseaux est énorme. Par exemple, j’ai posté une vidéo dans laquelle j’explique la situation du club en insistant sur le fait qu’il faut rester optimiste. Elle a été fait 60 000 vues
Ils sont gratuits et ouverts à tous, pas qu’aux adhérents. Le yoga et le Pilates cartonnent, la zumba aussi. Tout comme le cours de renforcement musculaire. Et pour les plus addicts, il y a un cours haute intensité, énumère Sébastien Bourg.
Et l’après confinement alors ?
Plus compliqué pour les vestiaires. La solution envisagée par le gérant est d’offrir un abri extérieur dans lequel les adhérents pourront se changer mais pas se doucherJ’espère une réouverture le 02 juin. Quelle que soit la date, ce ne sera vraiment pas évident. Mais s’il faut espacer les pratiquants, heureusement nos locaux sont vastes, tout nettoyer après chaque séance, proposer du gel hydro alcoolique près de chaque appareil, nous le ferons. On respectera les consignes
Quant aux abonnements, là aussi tout est prévu. Ils seront prolongés à hauteur de la durée de fermeture.Nous n’avons pas d’autres solutions. Nous inciterons aussi la clientèle à venir déjà en tenue. C’est compliqué, mais je pense que tout le monde comprendra. Il faudra aussi gérer les flux. La reprise va être euphorique
Direction la salle « Crossfit Viking Spirit » à Guéret. Rien qu’en prononçant le nom de cette salle de sport, on se sent pousser des abdos. Cette situation, Erwan Loison, le gérant, l’a vit évidement mal :
Mais il ne baisse pas les bras. Et les réseaux sociaux sont pour lui aussi indispensables : « Depuis le début du confinement nous proposons des cours de crossfit en ligne. Mais c’est techniquement compliqué ».Mes deux salariés sont en chômage partiel. De mon côté, je ne m’octroie pas de salaire. L’avenir est sombre
Eclaircie bienvenue, la radio France Bleu Creuse lui offre d’intervenir en direct pour une séance sportive à destination des auditeurs.
La réouverture, Erwan Loison l’attend avec impatience bien sûr. Et il sait qu’il faudra s’adapter à cette nouvelle donne:
Jusqu’à maintenant, les abonnements continuaient à être prélevés, la plupart des adhérents comprenant que le club jouait sa survie. Mais le gérant a choisi dorénavant de suspendre les prélèvements.Nous prévoyons le port du masque et des gants. Nous ne sommes pas nombreux, mais on se débrouillera pour désinfecter tout au long de la journée. Et puis chacun sera incité à nettoyer le matériel après s’en être servi
Comme d’autres secteurs, celui des salles de sport connaît une situation alarmante. D’autant plus que l’activité cumule tous les facteurs de risque. Pour l’instant, la profession est en plein doute. La réouverture imposera pour certainement longtemps un changement dans les pratiques. Une obligation pour retrouver un second souffle.