Ils font partie des grands perdants de l'année. Les centres de thalassothérapie et les stations thermales sont à nouveau obligés de renvoyer leurs curistes ou annuler leurs séjours, malgré toutes les adaptations mises en place depuis la fin du premier confinement.
L'heure de la sortie du bain a sonné beaucoup plus tôt que prévue pour tous les curistes des centres thermaux et de thalassothérapie. Pour la 2eme fois de l'année, tous ces centres sont obligés de fermer car ils sont considérés comme non essentiels.
A La Roche Posay, le centre thermal accueillait la semaine dernière 429 curistes et 143 nouveaux devaient arriver cette semaine. Beaucoup de monde certes, mais soumis à des protocoles stricts.
Economiquement, c'est un nouveau coup dur. "Entre le 1er et le 2e confinement, cela fait cinq mois et demi de pertes, car il nous faut toujours du temps pour arrêter la structure et la remettre en route. Nous atteignons les moins 60 % de chiffre d'affaire ", explique Rachid Ainouche, directeur du centre thermal de la Roche Posay.
Pour autant, ce directeur accepte la décision du gouvernement.
Pour ces 80 salariés en CDI et CDD, les contrats sont maintenus pour le moment. L'entreprise prend en charge les salaires, avec le soutien du groupe L'Oréal propriétaire du site de production de la marque.Quand on voit combien la situation médicale et sanitaire est préoccupante, la résilience est obligatoire.
Un été archi complet à Ars-en-Ré
Sur l'île de Ré, le centre Côté Thalasso devait accueillir 650 personnes au mois de novembre. Après le confinement, tous ces lieux de détente et bien-être ont vu leur nombre de réservations s'envoler. "Nous n'avons jamais aussi bien travaillé pendant le déconfinement, nous avons même dû recruter. Beaucoup avaient besoin de s'aérer, de profiter de l'air marin et de l'eau salée", s'enthousiasme le docteur Marie Perez-Siscar, médecin conseil de l'établissement.Ici aussi, impossible de rouvrir du jour au lendemain. "Nous savons d'ores et déjà que nous ne recommencerons pas avant le 17 décembre", précise Mme Perez-Siscar, qui est aussi présidente de France thalasso, le syndicat national des thalassothérapies. "Financièrement, nous avons déjà perdu un million d'euros au premier confinement."
Au-delà de sa situation, le docteur Perez-Siscar regrette que l'on "prive les gens d'une certaine immunité. Le virus ne peut pas se développer dans de l'eau de mer et les soins sont individuels."
Un argument que le gouvernement entend mais qui est incompatible avec la notion de biens et de lieux essentiels.
D'un naturel optimiste, Marie Pérez-Siscar garde le moral et espère bien pouvoir relancer l'activité au moins pour les fêtes de fin d'année.