Coronavirus : déchets médicaux en hausse dans les hôpitaux du Limousin

11% de déchets médicaux infectieux en plus enregistrés dans l'unité de traitement du CHU de Limoges au plus fort de la crise du coronavirus en mars/avril. L'établissement récupère, broie et désinfecte la majeure partie des rebuts de santé de l'ex-Limousin.

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Ils proviennent des hôpitaux, cliniques, laboratoires, cabinets de médecins, chaque jour, des centaines de kilos de D.A.S.R.I (Déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux et Assimilés) arrivent à l'unité de traitement des déchets du CHU de Limoges.

Depuis le début de la crise sanitaire due au Covid-19, le volume de ces rebuts médicaux a augmenté.

18 tonnes de plus en avril

Lors du pic de l'épidémie de coronavirus, entre mars et avril 2020, le CHU de Limoges a constaté une augmentation de 11% du volume de déchets médicaux infectieux.

Au mois d'avril, l'unité de traitement a collecté 177 tonnes, soit 18 tonnes de plus qu'à l'accoutumée.

Dans le lot, des masques, surblouses, charlottes...de nombreux rebuts habituellement ordinaires mais qui, avec le Covid-19, font désormais partie des déchets infectieux.

Nous n'avons pas rencontré de problème pour gérer ce surplus. Nous sommes tenus de traiter ce type de déchets en 48h, habituellement nous y arrivons en 24h...nous avions un peu de marge. (Abdelaali Gaidi, directeur des constructions et du patrimoine du CHU de Limoges)

Le Covid-19 est-il détruit ?

9 salariés travaillent dans cette unité du CHU de Limoges. Les déchets sont directement placés dans 4 autoclaves. Ils sont broyés pendant 30 à 45 minutes puis portés à une température de 138°c pendant 10 minutes à une pression de 3,8 bars.

Suffisant pour éliminer le virus. Les ordures sont ensuite acheminées à l'incinérateur en zone nord de Limoges pour y être brûlées.

Attention, il s'agit bien d'une désinfection, pas d'une stérilisation. Le coronavirus est totalement détruit comme la plupart des micro-organismes. Pour les agents transmissibles non-conventionnels de type prions et les déchets de médicaments cytotoxiques servant pour la chimothérapie, ils sont envoyés vers un centre d'incinération à Bordeaux. (Laurent Boulesteix, ingénieur environnement au CHU de Limoges)

Peut-on retrouver le Covid-19 dans les eaux usées du CHU ?

On peut retrouver des traces du virus Covid-19 dans les selles des patients atteints. Le CHU vient de lancer des mesures d'évaluation globale du coronavirus, des prélèvements dans les eaux usées ont été effectués par le laboratoire de l'hôpital.

Avec une soixantaine de patients accueillis au plus fort du pic, notre hôpital a été peu touché par le Covid-19. Peut-être trouverons-nous des traces dans les eaux usées mais je ne m'attends pas à une grosse surprise. Nous aurons les résultats dans les jours prochains. (Abdelaali Gaidi, directeur des constructions et du patrimoine au CHU de Limoges)

En augmentation à Tulle...

Dans l'hôpital de Tulle, qui avait enregistré le 1er décès "coronavirus" en Limousin le 20 mars dernier, des soignants et des patients avaient été détectés positifs au Covid-19.Cet établissement qui dispose de 822 lits a également enregistré une hausse de ses déchets médicaux infectieux pendant l'épidémie. Deux conteneurs de 1 100 litres ont été ajoutés pour accueillir cartons et sacs-poubelles.

En temps normal, nos déchets sont amenés 3 fois par semaine au CHU de Limoges. Depuis le mois de mars, c'est 6 fois par semaine. (Augustin Groux, directeur du service économique et logistique du CH de Tulle)

On y trouve surtout des tabliers, des surblouses, des masques, des surchaussures, des charlottes...bref, tout ce qui est lié au Covid-19. (Noël Lefèvre, reponsable logistique au CH de Tulle)

Hausse des déchets à Guéret

4 agents hospitaliers collectent chaque jour les déchets infectieux dans les différents services.

Au CH de Guéret, l'augmentation est de l'ordre de 10% depuis que le coronavirus est apparu. Beaucoup plus à la résidence Anna Quinquaud pour personnes âgées :

Sur le site Anna Quinquaud, on a eu des cas positifs au Covid-19. Du coup, la hausse des déchets infectieux atteint au moins 150% : équipements de protection, surblouses, gants, déchets de soins.(Fabienne Conchon, responsable du service hygiène du CH de Guéret et de l'EHPAD Anna Quinquaud)

Une situation exceptionnelle qui aura duré quelques semaines dans de nombreux établissements de santé du Limousin. Mais les effets du confinement et le recul de cas avérés Covid-19 permettent un retour progressif à la normale.
 


 
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