Coronavirus : les maires sortants du Limousin gèrent les affaires courantes...

On le sait, l'épidémie a mis en suspens le processus électoral, et ce sont donc les anciennes équipes qui doivent « assurer » les affaires courantes, vraisemblablement au moins jusqu'à la mi-mai. Mais la situation ne va pas sans déjà poser quelques problèmes et surtout, de nombreuses questions.

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En milieu de semaine, le gouvernement a pris des dispositions légales pour abroger le second tour des élections municipales, initialement prévu ce dimanche 22 mars, précisant que ce second tour pourrait se tenir au mois de juin 2020.

Puis, le 19 mars, le Premier Ministre Édouard Philippe annonçait également le report des réunions des conseils municipaux élus au premier tour, qui devaient permettre les élections et les installations des nouvelles équipes. Les mandats des équipes sortantes étant prolongés jusqu'à la mi-mai au moins.
 

  • Assumer sur le terrain, être présent au téléphone 

Finalement, cela nous place dans une sorte d'entre-deux tours, où l'équipe sortante gère les affaires courantes, enfin, si je peux parler d'affaires courantes actuellement. Guillaume Guérin, 1er adjoint sortant à la mairie de Limoges (LR)

Une situation comprise par bon nombres d'édiles, même chez ceux qui avaient fait le choix de ne pas se représenter.

S'il faut aller jusqu'à juin, j'irai jusqu'à juin, c'est normal, j'assume tout à fait, je suis solidaire. Corinne Bossu, maire sortante et non candidate à Saint-Geniez-ô-Merle en Corrèze.

Face à l'épidémie de Coronavirus, cette « gestion des affaires courantes » est même plus qu'acceptée. Corinne Bossu, précédemment citée, a ainsi renvoyé tous les appels arrivant à la mairie sur son portable, et sert de « boîte mail » pour ses administrés qui n'ont pas internet.

Non loin de là, toujours en Corrèze, un autre maire, dans la même situation, tient aussi le même discours :

Chaque administré a mon 06 évidemment, et moi, j'ai le numéro de chacun de mes administrés. Donc s'il le faut, on envoie un petit appel groupé, ou un petit SMS groupé. C'est arrivé pas plus tard qu'hier (mercredi 11 mars), pour dire que s'il y a le moindre besoin qui se fait sentir par rapport au Coronavirus, n'hésitez pas à revenir vers nous, le Conseil Municipal, on vous accompagnera, on vous aidera. Jean-Michel Teulière, maire sortant et non candidat de Saint -Bonnet-les-Tours-de-Merle (19)

  • Et des questions sans réponse...

Pourtant, certains se sentent un rien démunis face à cette situation. Ainsi, Gilles Dupuy, maire sortant de La Chapelle-Saint-Gérard, toujours en Corrèze, et lui-aussi non-candidat à sa réélection. La Préfecture l'a bien contacté, pour lui préciser qu'il restait maire, mais c'est tout !

Il y a plein de questions par rapport à cela, par rapport au prochain budget qui devait être voté, par rapport aux élections à la COMCOM qui devaient avoir lieu. Alors on nous dit que ces élections pourraient être faites, pour trois mois, enfin pour trois mois environ... Il y a beaucoup de questions qui se posent, et on n'a pas de certitudes tout simplement. Gilles Dupuy

Beaucoup de questions, peu de certitudes, dans ces petites communes corréziennes, peu peuplées...

À Limoges, grande ville, Guillaume Guérin, normalement futur ex-premier-adjoint (il est en troisième position sur la liste d'Émile-Roger Lombertie, le maire sortant), reconnaît que face à la crise, il est certainement plus facile de gérer avec une ancienne équipe déjà en place depuis six ans, qu'avec une nouvelle, quel que soit d'ailleurs le résultat de l'élection, et si tant est qu'il soit facile de gérer actuellement. Mais il voit quand même poindre, au-delà de la crise sanitaire, deux problèmes :

Un, politique. Pour l'instant, les résultats du premier tour sont « gelés », et les « déjà élus » sont tenus pour acquis (16 communes de plus de 3 500 habitants sont dans ce cas en Limousin). Mais il n'y a aucune certitude, et si la crise devait se prolonger, et si, finalement, les élections devaient être reportées, dans leur intégralité, dans un an par exemple, cela changerait la donne. Sans parler des conséquences au niveau des intercommunalités...

L'autre est beaucoup plus énorme, et concerne l'aspect économique. Disons qu'on est dans une situation d'entre-deux tours. Oui, les affaires courantes sont gérées, mais pour le reste... Évidemment, on n'allait pas décider maintenant la construction de la deuxième moitié du stade de Beaublanc par exemple. Mais c'est toute la commande publique qui est gelée, et on parle là de milliards et de milliards d'euros en France. Personne ne va décider, personne ne va se lancer dans de grands chantiers. Et il n'y a pas que les mairies qui sont ainsi bloquées, il y a les intercommunalités qui le sont aussi, il y a les EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale)... D'un point de vue économique, c'est catastrophique !

 

 

 


 

 

 

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