Coronavirus : report des JO, la réactions d'athlètes limousins

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On l'attendait depuis plusieurs jours : le report des JO de Tokyo , et celui des JO paralympiques, sont enfin officiels. Un soulagement pour le paracycliste corrézien Mathieu Bosredon, une sage décision pour la judokate limougeaude, Fanny Estelle Posvite.

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C'est une première dans l'histoire, hormis lors des deux Guerres Mondiales : les Jeux Olympiques, ainsi que les Jeux Paralympiques, qui devaient se dérouler à Tokyo du 24 juillet au 9 août 2020 pour les premiers, et du 25 août au 6 septembre 2020 pour les seconds, sont donc officiellement reportés ! Un report pour vraisemblablement 2021, au plus tard à l'été, ont annoncé conjointement le gouvernement japonais et le Comité International Olympique, ce mardi 24 mars 2020.

Si l'annonce était dans l'air, voire attendue depuis plusieurs jours, elle divisait les athlètes et les fédérations.

Dans notre Limousin, plusieurs sportifs étaient potentiellement concernés. Potentiellement car, de fait, les qualifications n'étaient pas encore acquises, la plupart dépendantes d'épreuves ou de minima à réaliser, justement entre ce printemps ou le début d'été.

On pense par exemple au lutteur sénégalais Adama Diatta, licencié du club de Saint-Yrieix-la-Perche (87), à la triple-sauteuse Jeanine Assani-Issouf, du Limoges Athlé, à la céiste (canoë) corrézienne Lucie Prioux, à la judokate Fanny Estelle Posvite, de l'Alliance Judo Limoges, ou encore au corrézien Mathieu Bosredon, athlète de paracyclisme.

Le soulagement de Mathieu Bosredon

Mathieu Bosredon, qui avait terminé 4ème au Jeux Paralympiques de Rio en 2016, dans sa catégorie, s'était fixé 2020 comme objectif suprême, et pas pour la médaille en chocolat, non, pour l'or. Nous avons pu le joindre cet après-midi par téléphone, juste après l'annonce officielle, et il s'est pourtant déclaré extrêmement soulagé de cette décision. Il nous explique pourquoi :

C'est un énorme soulagement, vraiment ! Je suivais ça presque heure par heure, depuis plusieurs semaines, et ce n'était plus possible.
Je m'entraîne bien comme je peux, dans mon garage, sur un home-trainer, je tente de soulever de la fonte mais je vois bien que ma condition physique diminue !
Si on avait du y aller, par rapport à d'autres, on serait parti battu !
Et puis si ces Jeux avaient eu lieu, cela aurait été des Jeux tronqués, sans même parler de tous les pays qui annonçaient déjà leur boycott...
En plus, valides ou paralympiques, la plupart de nous, on n'était pas encore qualifié !
Moi je devais jouer ma qualif aux Championnats du Monde d'Ostende, en Belgique, début juin. Se qualifier sans aucune caisse ? C'est pas sérieux. Ou alors sur quels critères ?
J'étais terriblement stressé par tout cela, cela virait même à la psychose !
D'un côté, vous avez le Ministère (des sports) qui nous disait : continuez de vous entraîner, faîtes comme si. De l'autre votre médecin, qui vous met en garde contre les risques, notamment cardiaques !
Maintenant, je vais juste m'entretenir et profiter de mon fils.

Sage décision et possible relance pour Fanny Estelle Posvite

Même son de cloche, à quelques nuances près, chez la judokate Fanny Estelle Posvite, également confinée chez elle et déjà sevrée de randori, de combats sur le tatami ! Quelques nuances car pour elle, les JO, en valide, étaient peut-être plus lointains que pour Mathieu Bosredon. Elle n'était en effet que troisième dans sa catégorie, les – de 78kg, et pour se qualifier, il fallait obligatoirement être première.

C'est une sage décision, dans le sens où si ces Jeux avaient eu lieu, ils auraient été tronqués. Cela aurait été une petite mascarade.
Personne n'aurait eu les mêmes chances. Vous vous rendez compte : les chinoises par exemple étaient confinées quand nous on s’entraînait encore et là, elles commencent à reprendre quand nous on est confiné. Et c'est pareil pour tout le monde.
Et puis garder la forme oui, mais comment ? Il y en a qui ont tout chez eux, mais moi, je n'ai rien. Je me suis commandé des appareils, mais j'attends qu'il soient livrés, alors en attendant, je fais comment ?
Et puis en judo, on ne s'entraîne pas tout seul, on est deux, il faut enchaîner les randori, je ne vais pas me combattre toute seule !

Après, c'est vrai que cela me relance un peu, que mon horizon olympique s'éclaircit, vue ma position au classement.
Mais dans quelles conditions ? Est-ce qu'on va figer les classements, est-ce que les derniers points que j'avais gagné pourront compter, est-ce qu'il va falloir repartir de zéro, est-ce que, avec ces conditions, je vais pourvoir rester dans ma catégorie (elle était passée des -70kg aux -78kg l'an dernier), pour l'instant, on ne sait rien. Tout cela reste stressant...

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