A partir du 1er janvier 2022 un décret interdira de conditionner une grande partie des fruits et légumes dans des emballages en plastique. En Limousin, les producteurs de pommes ont déjà anticipé cette évolution réglementaire.
Les emballages plastique alimentaires sont les premiers utilisateurs du plastique produit dans le monde.
En France, 45,5% de la consommation de matières plastiques sert à fabriquer des emballages et 37% des fruits et légumes sont vendus déjà emballés.
A partir du 1er janvier 2022 ce ne sera plus le cas pour une grande partie d'entre eux.
Côté légumes, poireaux, courgettes, aubergines, poivrons, concombres, pommes de terre, carottes, tomates rondes, oignons, navets, choux, choux-fleurs, courges, panais, radis, topinambours, légumes racines devront être présentés sur les étals sans emballage plastique.
Pour les fruits, pommes, poires, oranges, clémentines, kiwis, mandarines, citrons, pamplemousses, prunes, melons, ananas, mangues, fruits de la passion et kakis seront concernés par cette interdiction.
Le décret d'application de la "loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire" de février 2020 prévoit un certain nombre d'exceptions. Pour les fruits et légumes "présentant un risque important de détérioration lors de leur vente en vrac", le décret accorde jusqu'au 30 juin 2026 pour trouver des solutions alternatives.
Une longue liste d'exceptions
Certaines variétés de tomates, les oignons et les navets primeurs, les choux de Bruxelles, les haricots verts, les raisin, les pêches, les nectarines et les abricots auront un droit au plastique jusqu'au 30 juin 2023.
Les endives, asperges, brocolis, champignons, pommes de terre et carottes primeur, salade, mâche, jeunes pousses, herbes aromatiques, épinards, oseille, fleurs comestibles, et pousses de haricot mungo pourront également rester sous plastique jusqu'au 31 décembre 2024, ainsi que les cerises, les canneberges, les airelles et les physalis.
Les exemptions les plus longues sont accordées aux fruits mûrs à point, aux graines germées, et aux fruits rouges qui ont jusqu'au 30 juin 2026 pour se débarrasser du plastique.
Un délai de six mois est aussi accordé pour "écoulement des stocks d'emballages".
Les pommes du Limousin passent au carton
En Limousin, les professionnels de la filière pomme ont anticipé ce changement il y a déjà 2 ans.
Chez Perlim, en Corrèze, on est passé à l'emballage en carton recyclable. La coopérative à investi dans de nouvelles machines. Un coût qui pour l'instant, n'a pas été répercuté sur le prix des pommes.
On essaie de s’orienter sur des fournisseurs locaux pour éviter les surcoûts logistiques et aussi de commander les emballages en plus grand nombre pour que le consommateur n’en pâtisse pas
Le petit autocollant qui porte le logo de la marque et qui est apposé sur fruit pose aussi problème : il est en matière plastifiée et il rentre dans le périmètre d'application du décret.
Tout n'est donc pas encore réglé mais, selon les professionnels, la nouvelle norme ne devrait concerner que 10% de la production actuelle de pommes régionales.
Avec cette mesure le gouvernement espère éviter l'utilisation de plus d'un milliard d'emballages en matière plastique chaque année.