Les commerçants du marché de Brive s'organisent en vue de la fin du confinement

Le marché de la place de la Guierle à Brive est maintenu depuis le début du confinement. Un choix assumé pour que ce poumon commercial continue d’oxygéner la cité gaillarde. Comment les commerçants vivent-ils la situation et envisagent-ils l’après 11 mai ? Paroles de producteurs

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C’est une institution à Brive. Le marché de la place de la Guierle, célébré par Georges Brassens dans l’une de ses chansons, est maintenu depuis le début du confinement. Un choix de la municipalité avec l’aval de la préfecture pour que ce poumon commercial continue d’oxygéner la cité gaillarde. Et même si les étals et les clients sont moins nombreux en ces temps incertains, la vie n’a pas déclaré forfait. 
 



C’est Maurice Prugne qui ouvre le ban. Ce fromager de Lanteuil en Corrèze, est présent sous la halle depuis douze ans. A ses côtés, Aurélien et Valentin, fils et petit-fils du « taulier », animés par la même flamme. La famille fait face à la nouvelle donne. Maurice le reconnaît : les deux premières semaines n’ont pas été formidables Il s’y attendait. Mais aujourd’hui, changement de braquet : "Au fil des semaines, les gens ont été rassurés. Avec les norme sécurité mises en place, la confiance est revenue. Mieux, de nouveaux clients ont grossi les rangs, réceptifs au fait que les produits sont locaux, que la proximité et le contact direct sont des atouts par rapport aux grandes surfaces". Maurice joue la carte de l’optimisme. Il l’espère, après le confinement, la dynamique devrait perdurer. "A condition, bien sûr de rester dans les clous question prix et qualité. Et puis de continuer au moins dans les premiers temps à respecter les gestes de sécurité".

Discours commun 


Cette obligation de garder le même dispositif, c’est aussi l’avis de Marie-Rose Cayre-Castel. Le crédo de cette éleveuse de Terrasson en Dordogne : les volailles à rôtir. Pour elle, pas de baisse des ventes : "Mes clients sont restés fidèles. Cette crise sanitaire a une conséquence positive. La demande de produits frais et locaux n’a jamais été forte. Et cela va, je pense, durer après la fin du confinement. Les dispositifs mis en place pour assurer la sécurité sanitaire peuvent avoir un effet à même de durer dans le temps". Elle en est persuadée : "Les consommateurs et les producteurs doivent aller dans le même sens, être vigilants sur la protection des uns et des autres". Le coronavirus pourra t-il changer le regard et les habitudes de consommation, obliger l’être humain à prendre conscience de sa vulnérabilité ? L’avenir rendra son verdict.
 

Leng Lam, lui, a d’autres tempêtes à dompter. Ses parents ont commencé à vendre leurs spécialités asiatiques sur le marché de Brive en 1996. Il a repris le relais, sans savoir qu’un jour, il aurait à se battre contre un ennemi implacable. L’Empire du milieu est à l’origine du virus. A plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, sur la place de la Guierle, il doit aujourd’hui en payer le prix :

Dés le mois de janvier, les clients me demandaient si mes produits venaient de Chine. Je leur expliquais que mes plats étaient faits maison. Mais le doute était plus fort

Du coup, le jeune commerçant a dû revoir sa production à la baisse. En attendant des jours meilleurs. En somme, le rouleau n’a pas bien digéré le printemps. Il l’espère, une fois la crise passée, les esprits seront apaisés. Mais il est d’accord avec ses voisins de marché : après ce 11 mai tant espéré par tous, il faudra continuer à respecter les règles de préventions, comme le port du masque, la distanciation entre les clients, la parfaite hygiène culinaire…Pour éviter, prévient-il, une éventuelle "deuxième vague" d’épidémie qu’il estime possible si tout n’est pas fait pour la prévenir. 

Mais quelque soit les vécus des uns et des autres, une constante : tous remercient la municipalité briviste d’avoir maintenu le marché. Sans cela, beaucoup auraient pu succomber commercialement. 


 

 

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