Le préfet de la Corrèze, Etienne Desplanques vient de réunir le comité de suivi de la ressource en eau ce vendredi, car la situation est suffisamment grave pour la Corrèze. Les Corréziens d'ailleurs sont invités à limiter leur consommation.
Quelle décision a été prise ce vendredi matin pour faire face à la sécheresse hivernale qui touche le département de la Corrèze, comme d’ailleurs les deux autres départements du Limousin ?
Ce vendredi matin, nous avons fait le constat que le niveau d’eau dans les cours d’eau ainsi que dans les nappes phréatiques étaient anormalement bas. C’est pour le mois de février que nous avons connu le niveau le plus bas. C’est le niveau de sécheresse hivernale jamais atteint en Corrèze. Et c’est la raison pour laquelle nous avons pris la décision d’enclencher, pour la première fois en hiver, le niveau vigilance dès le mois de mars. Ce niveau qui permettra non seulement d’améliorer le suivi et puis surtout d’inciter les Corréziens d’économiser la ressource en eau dès la période hivernale pour éviter que cet été nous ayons des difficultés.
Pourquoi passer à ce niveau de vigilance ?
Nous avons connu un mois de février le plus sec en Corrèze, jamais enregistré. C’est très préoccupant, parce que nous avons un risque, en vue de la période estivale, de ne pas pouvoir recharger les nappes phréatiques, les rivières. Alors, c’est vraiment la période pendant laquelle on peut recharger ces rivières. Nous sommes préoccupés, inquiets, on ne sait pas quelle sera la situation météorologique en mars et en avril. On espère évidemment des pluies, et que c’est un problème temporaire. Mais on se doit d’anticiper les choses. Et c’est la raison pour laquelle j’ai déclenché le niveau vigilance de ce plan sécheresse, c’est la première fois qu’on prend ce type de mesure dès le mois de mars. C’est unique, en général, on n'en déclenche qu’à partir du mois de mai.
Et qu’est-ce qui implique ce niveau de vigilance ?
Le niveau de vigilance, ce n’est pas un niveau de restriction. Il n’y a pas d’interdiction, c’est un niveau où au contraire, on vise d’une part à améliorer le suivi. C'est-à-dire qu’on va faire des prélèvements beaucoup plus fréquents. Et puis de l’autre, on va communiquer, et on va recommander à tous les Corréziens, dès maintenant, d’économiser au maximum l’eau, et à n’utiliser que ce dont ils ont besoin, pour préserver cette ressource, pour les prochains mois.
Et cela, va-t-il durer combien de temps ?
Tout va dépendre de la situation dans les prochaines semaines et prochains mois en termes de pluviométrie. Si on a des pluies dans les semaines qui viennent, ce que j’espère, on lèvera ce niveau de vigilance. On attendra ensuite le début de l’été. Mais si on s’aperçoit que la situation perdure en mars et en avril, alors je n’écarte pas le fait qu’on puisse aller plus loin. Et qu’on aille jusqu’au niveau alerte. Mais cela dépendra de la pluviométrie la semaine suivante, et le niveau d’alerte voudra dire des restrictions.
Est-ce que finalement ce niveau de vigilance ne devrait pas être instauré de toutes manières, car l’eau reste indispensable, est-ce que ce niveau de vigilance ne devrait pas être constant ?
Nous avons la chance en Corrèze d’être sur un plateau qui, normalement, est arrosé régulièrement, et qui a peu de difficulté d’approvisionnement en eau si on remonte à ces 10 dernières années. Mais, ce qu’on est en train de voir, c’est que depuis maintenant quelques années, on a de plus en plus de sécheresse. Et là, pour la première fois, on a une sécheresse hivernale qui est une anomalie d’une certaine manière. L’objectif de la vigilance, c’est surtout de pouvoir alerter tout le monde, et dire que là surgit un problème, et qu’il faut économiser l’eau. Elle est toujours une ressource rare, et cette fois, ça l’est encore plus.