L'École de Brive est à l'origine de la Foire du Livre de Brive. Son succès est dû à une bande d'écrivains de la région, Encadré par un personnage étonnant, Jacques Peuchmaurd, l’éditeur de Robert Laffont. Il était comme coach, sévère et affectueux pour cette famille très soudée d’écrivains attachés à leur terroir. Parmi eux, Michel Peyramaure est décédé en mars dernier à l'âge de 101 ans.
Ils ont fait la réputation de la Foire du Livre de la cité gaillarde et on l’a peut-être oublié. La Foire du Livre de Brive doit tout à l’École de Brive, et particulièrement à sa bande d'écrivains. Elle est composée de Michel Peyramaure, Claude Michelet, Colette Laussac, Denis Tillinac sans oublier le Creusois Jean-Guy Soumy.
Parmi ses membres
Il y a neuf mois, le groupe a perdu un de ses membres, Michel Peyramaure, alors âgée de 101 ans. Dans la maison de l'écrivain, tout n'est plus que souvenir. Dans son bureau, l'ambiance rappelle toujours le travail prolifique de cette figure tutélaire de l'école de Brive qui pensait et écrivait ses romans. Il comptabilisait près de 120 livres à son actif.
Ces œuvres ont soigneusement été rassemblées par sa fille Martine Chavent et François David, un ami de très longue date, actuel commissaire de la Foire du Livre de Brive.
Ensemble, ils évoquent avec émotion et amusement la fameuse école.
Quand la bande sortait ensemble, ils aimaient bien rigoler, plaisanter, se faire des farces entre eux, un peu chahuter.
Martine ChaventFrance 3 Limousin
Le groupe était libre d'écrire, mais restait toutefois encadré par Jacques Peuchmaurd, leur éditeur chez Robert Laffont. Dans une archive, l'éditeur raconte : "Mes meilleurs amis sont des auteurs, sans doute. Souvent, ils étaient des amis avant que je les publie, et souvent aussi, je les ai édités, et ils sont devenus des amis."
"C'était un lecteur exceptionnel"
Avec son sens de la précision, Jean-Guy Soumy, écrivain creusois de l'École de Brive, n'a oublié aucun détail de ces scènes : "C'est moi-même qui suis en train de signer mon contrat comme les autres".
En effet, la signature se faisait dans la maison corrézienne de l'éditeur. Il reprend : "Peuchmaurd était un éditeur avec un talent exceptionnel pour lire. Lorsqu'il nous disait que tel passage, telle posture, telle distance par rapport aux personnages du livre n'étaient pas aboutis, nous l'entendions parce que nous avions confiance dans son coup d'œil, dans son regard d'éditeur. C'était un lecteur exceptionnel."
Leur amour du terroir pour inspiration
L'éditeur est relié à ses écrivains, par l'attachement au terroir. Ils sont provinciaux et fiers de l'être, comme l'affirme Jacques Peuchmaurd dans une vidéo d'archive : "Nous sommes les gens d'une région et nous parlons de cette région. Il n'y a pas de régionalistes. Il n'y a pas de gens qui parlent en patois de leur région."
Pour François David, c'est cet amour pour la région qui a fait la différence. "Ce n'est pas un hasard si leurs ouvrages ont eu du succès et ont été traduits en tant de langues. C'est bien que la sensibilité qu'ils ont décrite, les gens se reconnaissaient au-delà du Limousin, de la Corrèze et de Brive-la-Gaillarde, observe François David. Il faut également imaginer que dans une situation de concurrence assez exacerbée qui est celle de la littérature, le succès de l'un des membres de l'école de Brive, réjouissait les autres, et ça, c'est assez extraordinaire."
Ce qui les unissait par-dessus tout, c'était le plaisir des retrouvailles pour parler des belles lettres. Ensemble, ils ne perdaient jamais de vue les bons mots et la volonté d'écrire et le goût de rire.