L'Assemblée nationale a voté, mardi 5 décembre, une loi autorisant l'implantation de casinos dans des villes dites "équestres". Grâce aux revenus fiscaux générés par les futurs casinos, la ville d'Arnac-Pompadour, en Corrèze, envisage de financer la filière cheval sur son territoire. Les premières réactions.
"C’est géant pour une commune de 1 200 habitants d’avoir un casino. C’est sept ans de travail. On est en train d’écrire cinquante ans d’histoire." Alain Tisseuil, maire d'Arnac-Pompadour, ne ménage pas sa joie au téléphone, quelques minutes après l'annonce officielle du vote de la loi à l'Assemblée nationale. Les députés ont rendu leur verdict, ce mardi 5 décembre : les villes "équestres" pourront construire un casino. Un véritable soulagement pour l'élu corrézien.
Aider la filière équestre grâce aux recettes fiscales
Le chemin aura été long… L'idée d'avoir un casino dans ce haut-lieu équestre est un véritable serpent de mer. Et pourtant, le concept est simple : aider financièrement la filière "cheval" de la commune grâce aux revenus fiscaux d'un casino.
"Grâce à ça, la filière équestre est sauvée, mon territoire est sauvé !" Frédérique Meunier, députée LR de la Corrèze et corapporteur du texte à l'Assemblée, aux anges, ne mâche pas ses mots. "Il faut comprendre, sur le territoire, nous n'avons pas de thermes, pas de plage… si la filière équestre meurt, le territoire meurt."
La députée dénonce un désengagement de l'État vis-à-vis de la filière équestre. Raison pour laquelle, selon elle, l'Institut français du Cheval et de l'Équitation, qui a la charge du Haras national de Pompadour, est en grande difficulté financière.
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"Ce sont les élus locaux qui sont arrivés avec ce plan d'action, raconte Frédérique Meunier. Comme le lien entre jeu et filière équestre est important [jeux de courses hippiques, NDLR], c'était une idée pour financer la filière et dynamiser le territoire."
Cet argument a fait dresser les poils de plus d'un député dans l'Assemblée. Pour le député insoumis, Laurent Alexandre, la baisse des dotations ne devraient pas justifier l'ouverture d'un casino "au détriment de la santé publique". Il met en avant les problèmes d'addiction au jeu. "Vous voulez des moyens supplémentaires pour les communes ? Augmentez la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités territoriales !", engage-t-il.
Les élus misent sur des retombées économiques
Ceci dit, les élus locaux misent avant tout sur cette loi et l'ouverture d'un casino pour le financement des activités équestres, mais aussi pour la création d'emplois. Pour le maire corrézien, Alain Tisseuil, c’est trente à quarante emplois pour la commune et des retombées financières importantes : "Entre 10 et 15 % de 85 % du produit brut des jeux" devraient revenir à la commune. Il espère une ouverture du casino tant attendu d'ici à deux ans. Dès jeudi soir, le conseil municipal devrait se réunir, et entamer les démarches pour lancer un appel d'offres.
Une seule autre ville en France réunit les critères pour être considérée comme une ville "équestre" et être autorisée à implanter un nouveau casino : Saumur qui accueille le siège d'une société de course hippique, mais aussi Cadre noir, l'école nationale d'équitation.