Une population en hausse, des attaques qui se multiplient… Le gouvernement a tenté de répondre à la grogne du monde agricole en présentant son nouveau plan national d’actions (PNA) sur le loup ce lundi à Lyon. Réactions en Limousin, le président de la Chambre d'agriculture se dit déçu.
Quarante-deux mesures pour tenter d'apaiser les tensions. Devant le Groupe national loup (GNL) réunissant représentants du monde agricole, élus, chasseurs, association de protection de la nature... le gouvernement a exposé, point par point, son plan d'attaque pour tenter de mieux protéger les troupeaux face à la prédation du loup gris.
Simplifier les protocoles de tirs
Le plafond de prélèvement reste le même : 19% de la population lupine. Ainsi, 209 loups pourront être abattus chaque année. En revanche, la procédure est simplifiée.
Dorénavant, les tirs de défense simple pourront être réalisés par deux personnes, voire trois, au lieu d’une seule actuellement. Les tireurs pourront être équipés de matériel de vision nocturne et n’auront plus l’obligation d’éclairer la cible avant de tirer.
En revanche, seuls les lieutenants de louveteries assermentés pourront continuer à abattre les loups, au grand dam du président de la Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne. "C'est très encadré, très réglementé, même si on nous dit que ça sera assoupli. (...) Il faut nous laisser les moyens de nous défendre nous-mêmes."
L’objectif est qu’en cas de prédation, un louvetier puisse être présent sur les lieux dans les 48 heures suivant l’attaque.
Autre mesure : l'accompagnement des éleveurs touchés. En cas d’attaque, ils seront indemnisés sous quatre mois et un accompagnement psychologique leur sera désormais proposé, car on le sait, le loup est souvent vecteur de stress pour les éleveurs.
Des dizaines d’attaques en Limousin
La population du loup est en nette augmentation dans le pays : 1104 individus recensés par l’Office français de la biodiversité (OFB), le double de la population estimée il y a cinq ans.
En Limousin, la présence du loup est avérée depuis fin 2021 sur le territoire. Soixante-quinze attaques sur des troupeaux lui sont attribuables, principalement dans le secteur du plateau de Millevaches, tuant ou blessant 248 brebis.
Un loup abattu
C’était en mai dernier, à Tarnac. Deux louvetiers réalisaient un tir de défense simple autorisé par la préfecture sur un loup gris qui semait la terreur sur le plateau. Depuis, aucune nouvelle attaque n’a eu lieu dans la région. Un soulagement pour les éleveurs, peut-être de courte durée...
Un retour prochain ?
Jessica Hureaux, chargée de mission “grands prédateurs” auprès du Parc Naturel Régional de Millevaches met en garde : le loup pourrait faire son retour très prochainement.
À l’automne, il y a une nouvelle phase de dispersion : les individus qui approchent l’âge de se reproduire vont se déplacer et possiblement arriver jusqu’ici. (...) Un territoire est rapidement recolonisé par un autre individu, exactement au même endroit.
Jessica Hureaux, chargée de mission "grands prédateurs" au Parc Naturel Régional de Millevachesà France 3 Limousin, rédac web
Autrement dit, nous n'avons pas fini de parler du loup en Limousin.