Un loup abattu en Corrèze

Un loup a été abattu ce jeudi 11 mai vers 23 h 30 à Tarnac en Corrèze par deux lieutenants de louveterie. Selon la préfecture de Corrèze, l'animal menaçait un troupeau d'ovins protégés.

Dans un communiqué de presse diffusé ce matin 12 mai 2023, la préfecture de Corrèze indique qu'un loup a été abattu, dans la nuit de ce jeudi à vendredi, dans la commune de Tarnac.

Le prédateur a été tué par un binôme de lieutenants de louveterie dans le cadre d'une opération de tir de défense simple autorisée par le préfet, autour d’un troupeau d'ovins protégé. Le cadavre a été récupéré par l'Office Français de la Biodiversité pour autopsie et détermination de son profil génétique.

Préfecture de Corrèze

Toujours selon la préfecture de Corrèze, "depuis sa réapparition fin 2021 dans le département et son cantonnement autour du plateau de Millevaches, 50 attaques de troupeaux domestiques ont été attribuées à un loup par l'Office Français de la Biodiversité. Quinze arrêtés autorisant des tirs de défense ont été signés par le préfet de la Corrèze à la demande des éleveurs".

Le cadavre de l'animal a été saisi par les agents de l'Office Français de la Biodiversité pour pratiquer son autopsie et déterminer son profil génétique.

Soulagement à la Chambre d'Agriculture

Dans un communiqué, la Chambre d'Agriculture de la Corrèze exprime son soulagement après l'abattage du loup de Tarnac.

Nos éleveurs vont de nouveau pouvoir travailler dans des conditions normales, leurs animaux profiter du grand air et être en meilleure santé.

Tony Cornelissen, président de la Chambre d'Agriculture de la Corrèze

Le président de la Chambre, Tony Cornelissen, rappelle que la demande de reconnaissance de la Corrèze en Zone Difficilement Protégeable (ZDP) reste une priorité pour la profession agricole du département, la régulation restant, selon lui, "la seule voie pour défendre nos troupeaux".

Prudence au Parc Naturel Régional de Millevaches

 Au PNR de Millevaches dont fait partie le territoire de la commune de Tarnac, la chargée de mission "grands prédateurs" Jessica Hureaux veut rester prudente.

Peu de doute selon elle que l'animal abattu soit un loup, le troupeau attaqué cette nuit ayant déjà subi les assauts du prédateur à plusieurs reprises. Mais seule l'analyse de la génétique de la dépouille permettra de le confirmer avec certitude.

Le PNR travaille depuis plusieurs mois à la prévention des attaques du loup avec une dizaine d'éleveurs du Parc, mais pas avec celui dont le troupeau a été touché cette nuit.

Pour Jessica Hureaux la prévention est la seule solution pour permettre une cohabitation sans heurts entre le loup et les troupeaux.

L'élevage touché cette nuit était entouré d'une clôture électrifiée, mais probablement pas assez haute. La présence d'ânes dans l'enclos, plutôt que de chiens Patou spécialisés dans la protection des troupeaux, n'a visiblement pas été, non plus, dissuasive. Des opérations d'effarouchement auraient également pu être menées.

Mais surtout, Jessica Hureaux met en garde contre l'illusion d'avoir réglé le problème de façon définitive en tuant l'animal et en relâchant la prévention.

L'abattage du loup opéré cette nuit ne va pas résoudre le problème à long terme. Si on ne fait rien de plus il est plus que probable qu'un autre loup va revenir et attaquer le même troupeau au même endroit. C'est juste une question de temps

Jessica Hureaux, chargée de mission "grands prédateurs" au Parc Naturel Régional de Millevaches

Sur le périmètre du Parc Naturel Régional, plusieurs éleveurs ont déjà adopté un chien spécialement dressé pour protéger leur cheptel et plusieurs dossiers de protection et de prévention ont été montés, une cinquantaine à l'échelle des trois départements du Limousin.

Depuis le début de l'année, quatre attaques de loup ont été officiellement recensées sur le PNR et onze en Limousin. 

L'actualité "Nature" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Nouvelle-Aquitaine
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité