Réchauffement climatique. Des amandes, des pistaches et des grenades produites en Corrèze, déjà une réalité

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Des amandiers en Corrèze
Ce pomiculteur corrézien s'essaie à la culture d'amandes pour anticiper le réchauffement climatique. ©Jean-Marie Arnal

Pour anticiper le réchauffement climatique, Benoît Berthy, un pomiculteur corrézien, a diversifié ses cultures. Amandiers, pistachiers et grenadiers poussent aux côtés des pommiers. Économes en eau et résistants aux gelées, ces arbres fruitiers présentent de multiples avantages et s'adaptent déjà au climat corrézien.

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On a l'habitude des amandes américaines, espagnoles ou italiennes, mais corréziennes... Pas vraiment ! Pourtant, de plus en plus d'arboriculteurs en Corrèze se tournent vers de nouvelles cultures de fruits, dont des fruits à coque comme l'amande, plus adaptés au réchauffement climatique.

"Les gens sont très surpris de voir qu'on peut produire des amandes à Vigeois. Et la preuve, c'est que cela fonctionne !", lance Benoît Berthy. Ce pomiculteur est l'un de ceux qui a choisi de cultiver l'amande, sur quatre hectares de ses parcelles, à Vigeois, près de Pompadour. Son but est de diversifier sa production, tout en s'adaptant aux changements du climat.

L'amande, un fruit adapté au réchauffement climatique

Originaire du Proche-Orient et présent sur tout le bassin méditerrannéen, ce fruit à coque, résistant au gel, est un pari sur l'avenir. "Je me suis demandé ce que je pouvais introduire comme fruit pour diversifier mon exploitation, autre que la pomme, en anticipant le changement climatique et les étés de plus en plus secs. J'ai cherché un fruit qui demandait moins d'eau et qui pouvait s'implanter en Corrèze, à trois cents mètres d'altitude", explique-t-il.

La seule difficulté, c'est que l'amandier fleurit très tôt, vers le 15 mars, donc nous ne sommes pas à l'abri des gelées.

Benoît Berthy

Pomiculteur à Vigeois

Cet automne, il récolte ses tout premiers fruits à coques, quatre ans après avoir planté les amandiers. Résultat : plus de 300 kg. "Cette première récolte est une réelle satisfaction, sachant que tous les vergers n'ont pas produit et qu'on a eu un été pluvieux", souligne le pomiculteur.

La totalité de la production sera commercialisée sous la forme brute d'amandes non cassées ou décortiquées dans des épiceries locales. Benoît Berthy souhaite également la vendre en poudre ou effilée dans des pâtisseries afin de "valoriser ce fruit dans une démarche de consommation locale."

Des grenadiers et des pistachiers en Corrèze

Mais l'arboriculteur ne s'est pas arrêté là. Des grenadiers et des pistachiers ont également été plantés. Ces arbres fruitiers ont l'avantage d'être complémentaires les uns avec les autres. "L’arbuste fleurit bien plus tard que l’amandier, vers le 15 mai, donc le risque d’exposition au gel est limité." Benoît Berthy va également pouvoir récolter ses premières grenades cet automne.

Selon l'agro-climatologue Serge Zaka, cette volonté d'anticiper et d'expérimenter de nouvelles cultures de fruits représente un "investissement d'avenir. On va planter des espèces aujourd'hui, qui vont certes subir le gel en hiver ou d'autres pertes de rendements, dues au fait qu'elles ne sont pas situées dans la zone biogéographique qui leur sont favorables, mais étant donné que progressivement, elles le seront, on parle d'investissement. D'ici à 10 à 15 ans, les rendements seront très bons."

D'après une étude commandée par la Fédération nationale des producteurs de fruits, la diversification des cultures sera plus que nécessaire dans les années à venir, en optant pour des fruits économes en eau, afin que les arboriculteurs continuent à vivre de leur métier.

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