La filière pomme souffre des aléas de la météo toute l'année. Gel en hiver et sécheresse en été forcent tous les acteurs du secteur à s'adapter. D'ici à cinquante ans, les experts estiment que la pomiculture pourrait être moins rentable.
Smartphone à la main, Nicolas Gorse vérifie la météo sur une application spécialisée. Pour ce pomiculteur situé à Allassac, la météo est une obsession.
Au printemps, les premières gelées, ensuite les passages d'hiver avec les produits phytosanitaires, on est constamment penché sur notre téléphone.
Nicolas Gorse, pomiculteur
Besoin d'eau à tout prix
Les épisodes de sécheresse, de plus en plus nombreux, encouragent les agriculteurs à engager des investissements importants. Il y a les filets de protection pour protéger les fruits de la grêle ou du ver de la pomme. Mais, il faut ajouter à cela les appareils de type goutte à goutte pour irriguer les arbres de manière localisée et éviter une évaporation trop forte.
Sur son exploitation, à 400 mètres d'altitude, il n'y a pas de rivière ni de nappes phréatiques, mais une retenue collinaire pour son verger.
"On le subit plus que l'on s'adapte."
Pour l'exploitation de la golden limousine, les producteurs de la région sont contraints d'adapter leurs méthodes de travail. Depuis dix ans, les techniciens de la coopérative Cooplim testent une variété de pommes moins gourmande en eau et plus résistance : l'Évelina.
Pour Pierre Borie, l'Évelina "est une variété moins sensible aux champignons et moins sensible aux pucerons. C'est une pomme beaucoup plus facile à conduire."
Du côté des coopératives, les acteurs tentent tout de même de conserver un niveau de production optimal : "En plus de nos systèmes d'irrigation, on commence à développer l'aspersion qui permettrait reproduire les orages que l'on a pu connaître en été afin d'avoir une bonne récolte au mois de septembre", explique le directeur de Cooplim, Vincent Peydecastaingt.
La rentabilité de la pomme menacée
Alors que de nouveaux épisodes de sécheresse sont attendus, les experts prévoient une baisse de rentabilité de la pomiculture liée à la hausse des températures.
Dans cinquante ans, on nous dit qu'il y aura peut-être plus de pommes. Personne ne le sait ça.
Régis Gorse, pomiculteur à la retraite
En mars dernier, la Fédération nationale des producteurs de fruits a commandé une étude pour évaluer les impacts du climat sur les cultures fruitières. Les résultats du cabinet d'assurances Axa Climate pointent le besoin de diversifier les cultures pour pouvoir survivre.