Nouvelle opération coup de poing des producteurs de noix, cette fois-ci à Paris, pour alerter sur la situation difficile de leur filière. Ils organisent, ce lundi 22 mai, une vente directe sur le parvis de la gare Saint-Lazare.
À l'appel de la Coordination Rurale, des producteurs de noix venus notamment de Corrèze se sont donnés rendez-vous ce lundi 22 mai 2023 sur le parvis de la gare Saint-Lazare, à Paris.
Ils ne sont pas arrivés en train, mais bien en tracteur, avec les centaines de tonnes de fruits qu'ils ne parviennent pas à écouler cette année, en raison d'une surproduction et surtout de la concurrence étrangère du Chili et de la Californie.
Les nuciculteurs ont mené une vente directe auprès des passagers, Parisiens ou voyageurs. Ils ont aussi proposé des dégustations gratuites, pour alerter le grand public sur la situation de leur filière.
On a travaillé pendant un an pour produire une noix de grande qualité. Aujourd'hui, 60% des noix récoltées sont encore dans les fermes. Pour le reste, elles sont parties chez des acheteurs qui, faute de débouchés, ont payé des acomptes de seulement 50 centimes, alors que l'an dernier les noix étaient vendues entre 2,20 et 3€ le kilo. C'est une catastrophe !
Alexandre ClareProducteur de noix à La Chapelle-aux-Saints (19)
Les producteurs dénoncent l'importation des noix étrangères, non soumises aux mêmes charges, venues essentiellement de Californie et du Chili. Selon Alexandre Clare, cela représenterait 12 500 tonnes de cernaux par an, alors même que la production moyenne en France s'élève à 38 000 tonnes (50 000 tonnes en 2022, où la production a été exceptionnelle).
Face à cette concurrence qu'ils estiment déloyale, les nuciculteurs ne parviennent pas à écouler leur production. Ils demandent à l'État de verser une aide équivalente à 1,20€ le kilo pour pouvoir retirer du marché leurs noix qui, d'ici à trois semaines, ne seront plus de qualité.
Ils réclament également un meilleur encadrement des récoltes à venir et des quantités importées.
Des actions répétées
Les producteurs de noix de la Corrèze n'en sont pas à leur première opération coup de poing cette année. Le 22 février, ils avaient symboliquement arraché des noyers dans un verger d'Altillac, près de Beaulieu-sur-Dordogne.
Le 20 mars, ils avaient déversé 4,5 tonnes de noix devant la MSA (Mutualité Sociale Agricole) et distribué gratuitement 200 kgs de leur production dans les rues de Tulle.
Le 3 mai, ils ont à nouveau manifesté devant la Cité administrative de Tulle. Une délégation avait été reçue par le Préfet.
La production de noix en Corrèze représente 1 000 hectares répartis sur 360 exploitations, avec un potentiel de production de 1 500 tonnes.