Soldats allemands exécutés à Meymac : les archéologues se donnent dix jours pour retrouver les dépouilles

À Meymac, en Corrèze, les pelleteuses ont commencé leur travail ce 16 août 2023. Les archéologues se donnent ensuite dix jours pour tenter de retrouver les dépouilles encore sur place. Quarante-sept soldats allemands ont été exécutés le 12 juin 1944 sur ordre du commandement des Forces Françaises de l'intérieur (FFI). L'objectif est de leur offrir une sépulture décente.

Sur place, les pelleteuses ont entrepris un décapage horizontal d'1 m 50 de profondeur. En juin dernier, le géoradar a détecté la présence possible d'une fosse commune qui ferait 47 mètres de longueur sur 10 mètres de large au lieu-dit "Les Verts", près de Meymac.

Dix-huit archéologues sortiront bientôt leurs pinceaux et brosses à dent pour tenter de retrouver les restes des soldats allemands tués par des maquisards le 12 juin 1944, sur ordre du commandement des Forces Françaises de l'intérieur (FFI). D'où le fait qu'il s'agirait d'un crime de guerre prescrit. 

Les faits ont été révélés par Edmond Réveil. Au crépuscule de sa vie, l'ancien résistant, âgé de 98 ans, a voulu soulager sa conscience.

Localisation des fosses communes

Depuis 1944, les lieux de cette sale histoire ont bien changé. Les terrains ont été remembrés et les arbres ont poussé. Edmond Réveil est donc incapable de dire où se trouvent exactement des dépouilles. Il sait juste qu'il y avait deux fosses communes.

Les Allemands ont été enterrés en uniforme avec leurs plaques d'identification et leurs papiers. Mais de la chaux vive a été déversée sur leur dépouille. D'après de docteur Marc Rozette, médecin légiste au CHU de Limoges, "on ne pourra retrouver que des os et en fonction de leur état de conservation, il sera peut-être possible d'en extraire un ADN."

Par ailleurs, Edmond Réveil se souvient qu'une première exhumation de 11 corps a été réalisée en 1967, dans le plus grand secret. Ils ont été enterrés dans un cimetière de Rochefort. C'est ce qui expliquerait que l'on a retrouvé une seule fosse commune.

Et après ?

Les 18 spécialistes qui vont travailler à la mise au jour des restes des soldats de la Wehrmacht se sont donné dix jours. Ils admettent "un faisceau d'indices qui laissent laisse à penser à la présence de corps".

Si toutefois ils parviennent à exhumer des restes, ils enverront le tout à l'Institut anthropologique de Marseille.

Selon Xavier Kompa, directeur départemental de l’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre (ONACVG) de la Corrèze, "Une fois qu'on aura retrouvé l'identité de ces soldats, c'est l'Allemagne qui va contacter les familles. Les familles auront le choix pour que le corps revienne en Allemagne ou qu'il soit inhumé dans un cimetière militaire allemand en France."

L'idée est évidemment de donner une sépulture décente à ces hommes.

L'ONACVG, a de son côté en charge une femme qui a aussi été exécutée : "Elle était française, elle collaborait, donc elle a été exécutée au même titre que les Allemands. Par contre, c'est à nous, l'ONACVG, de retrouver son identité."

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