La Corrèze vient d'adopter une charte baptisée "Bien-vivre ensemble en Corrèze". Son objectif est de mieux encadrer les épandages de pesticides autour des habitations.
C’est un document avec un joli dessin de paysage bucolique sur fond bleu.
Son titre : Charte départementale d’engagements « Bien-vivre ensemble en Corrèze » ou comment faire cohabiter dans l’espace rural les habitants, les agriculteurs, les élus locaux… Pas toujours facile, surtout à proximité de certaines cultures !
Voilà pourquoi, cette charte élaborée par la Chambre d’agriculture de la Corrèze rappelle « l’engagement des agriculteurs à respecter des mesures de protection des personnes (…) lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques ».
Ce texte qui s’inscrit dans un contexte national est disponible depuis quelques jours sur le site de la préfecture de Corrèze.
A l’intérieur, on trouve la réglementation sur les distances d'épandage des pesticides, fixées par l’Etat : 20 mètres pour les plus dangereuses, 10 ou 5 mètres d'éloignement pour les autres produits.
Mais cette charte précise aussi que dans certains cas, ces distances de sécurité minimale peuvent être réduites de 5 à 3 mètres.
C’est ce qui a été décidé en Corrèze.
Nous considérons que 3 mètres à côté des parties habitées et des lotissements, c’est quand-même suffisant avec le nouveau matériel qu’on a aujourd’hui, avec les produits antidérive et avec l’obligation qu’on a par rapport au vent égal à zéro
Avant d’être adoptée, cette charte d’engagements a fait l’objet d’une consultation sur internet durant un mois cet été. Seuls une soixantaine de Corréziens ont donné leur avis.
Largement insuffisant pour les associations qui luttent contre les dangers des pesticides. Elles dénoncent un manque de concertation et un recul par rapport aux recommandations des experts
On voit bien qu’ici le but d’est de réduire au maximum les distances en utilisant des arguments techniques dont l’efficacité reste à prouver sur la santé des populations. Parce que 5 mètres, même si on a des dispositifs antidérive, il y a toujours des dérives.
En 2017, une charte avait déjà été signée par les producteurs de pommes de la filière AOP. Elle prévoyait notamment la plantation de haies pour les vergers situés à moins de 50 mètres des habitations.