"Le nouveau gouvernement s'en fout royalement de l’agriculture" : un convoi de tracteurs de Bourgogne Franche-Comté en route pour Paris

Dimanche 5 janvier, une dizaine de tracteurs de Bourgogne Franche-Comté quitte la région pour se rendre à Paris, à l'appel de la coordination rurale. Les agriculteurs espèrent pouvoir discuter avec le nouveau gouvernement.

Ils se rendent à nouveau dans la capitale. Aux alentours de 19h ce dimanche 5 janvier, environ une dizaine de tracteurs quittera Echalot pour Paris. À la tête du convoi, Cyril Hoffmann, président de la coordination rurale de Côte-d'Or.

"On a fait la demande d'être reçu dès que premier ministre a été élu. On a posé un ultimatum jusqu'à jeudi dernier et on n'a toujours pas eu de réponse."  Face à ce silence, la coordination rurale de Côte-d'Or a décidé d'agir et de monter à la capitale. "On voulait un signal fort de ce nouveau gouvernement, je pense qu'on est encore parti avec un gouvernement qui s'en fout royalement de l’agriculture", estime Cyril Hoffmann.

Ce dernier pense arriver dans la nuit à Paris, vers 2 ou 3 heures du matin. "On espère bloquer les institutions centrales, ce serait l’idéal. Mais on sait que pour rentrer dans la capitale, ce sera compliqué. On cherche à rencontrer le premier ministre et la ministre de l’Agriculture."

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Un convoi depuis la Franche-Comté

En Haute-Saône, quatre agriculteurs hissent un panneau d'entrée de ville à l'avant de leur tracteur. De chaque côté de l'engin agricole, des pancartes ont été fixées solidement, pour qu'elles résistent aux 400 kilomètres qui séparent Paris du département franc-comtois. Ce dimanche soir, deux tracteurs ont pris la route direction la capitale. Un convoi miniature qui doit rejoindre un groupe bien plus grand ce soir à Dijon.

"En Haute-Saône, on voulait faire partie du mouvement, par solidarité. Mais on ne mettra pas autant de moyens que lors des dernières mobilisations", fait savoir Florian Dirand, président de la Coordination rurale 70. "Notre discours, c'est de laisser ceux qui sont juste à côté prendre les devants, nous, on a déjà ciblé beaucoup d'autres villes cette année." En Franche-Comté, la CR s'est rendue trois fois à Paris en 2024, et a organisé la mobilisation de Strasbourg le 26 novembre dernier.

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À l'intérieur des tracteurs, des couchettes, des linges et des vêtements chauds ont été stockés. La mobilisation prévoit d'être longue, voire de s'éterniser si les discussions avec le Premier ministre François Bayrou, qui doit rencontrer les syndicats agricoles le 13 janvier, n'aboutissent pas sur du concret.

"Ça durera dans la longueur. On va y rester le temps qu'il faudra et il va sûrement falloir relever les premiers à un moment", explique Frédéric Ferrand, membre de la Coordination en Haute-Saône. Plusieurs autres adhérents du syndicat doivent d'ailleurs prendre la route lundi matin, en voiture cette fois, pour rejoindre leurs confrères et consœurs en Île-de-France. "À force, on est rodés, même si on préfèrerait accomplir notre travail à l'intérieur de nos fermes."

La Confédération paysanne, la coordination rurale, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs seront reçus par le Premier ministre François Bayrou le 13 janvier à Matignon. À noter que cette mobilisation intervient peu avant les élections générales des membres des chambres d'agriculture, qui se déroulent du 15 au 31 janvier.