C'est un courrier un peu particulier qu'ont reçu ce 16 février 2018, les habitants de Tarnac en Corrèze. Une lettre annonçant la tenue d'une réunion d'information le 25 février prochain, sur l'affaire dite "de Tarnac".
Une réunion d'information sur le procès de l'affaire de Tarnac se tiendra le dimanche 25 février à 16h, à la salle des fêtes. C'est ce qu'ont appris les habitants de ce petit village de Corrèze en ouvrant leur boîte aux lettres ce 16 février.
Une lettre signée Manon, Benjamin et leurs proches. Selon toute vraisemblance, il s'agit de Manon Gilbert et Benjamin Rosoux, deux anciens du groupe de Tarnac. Ils figuraient tous deux sur liste commune aux communes aux municipales de 2014.
Vous qui, pour le meilleur et pour le pire, habitez avec ou à côté de nous. L'approche d'un procès signifie aussi le retour des journalistes, des articles à sensation, des informations déformées, des interviews tronquées […] Nous voulions donc vous prévenir avant que vous ne l'appreniez par la presse et vous inviter à venir en parler avec nous si le cœur, ou la raison, vous en dit.
L'affaire dite "de Tarnac" remonte à 2008. Des dégradations sont commises sur des lignes SNCF. Plusieurs personnes sont alors arrêtées dont Julien Coupat, résidant du village autour duquel gravitent des militants d'extrême gauche et sa compagne d'alors Yildune Lévy. Tous deux on toujours nié être impliqués.
La lettre revient sur les épisodes judiciaires qu'a connus cette affaire pendant 10 ans. Des poursuites pour terrorisme en 2008, l'abandon de cette charge requalifiée en association de malfaiteurs, le non-lieu partiel (sur le sabotage du 26 octobre 2008 à Vigny en Moselle) en 2015, et enfin sur le procès (maintes fois repoussé) qui se profile devant 14e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. Du 13 au 30 mars, huit personnes seront jugées dont quatre pour association de malfaiteurs. Les quatre autres prévenus sont poursuivis pour d'autres délits comme recel de faux, tentative de falsification de documents administratifs ou refus de prélèvement d'ADN.