Il y a 20 ans, le 26, 27 et 28 décembre 1999, deux tempêtes ont frappé pendant 48 heures la France. Parmi elles, Martin, surnommée la "tempête du siècle", a fortement impacté le Sud-Ouest du pays. Son passage et les dégâts causés restent gravées dans la mémoire des Corréziens.

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Le souffle violent du vent, les fenêtres qui tremblent, les frissons de peur lui parcourant le corps... Cette nuit du 27 décembre 1999, Bernadette Raturat s'en rappelle comme si c'était hier. Aujourd'hui âgée de 40 ans et agent administratif, elle était à l'époque âgée de 20 ans. Sa maison n'était pas particulièrement isolée mais pourtant cette nuit-là, Bernadette s'est sentie seule au monde.

"Là où ça a soufflé le plus, c'était la nuit. C'était pire car on ne sait pas ce qui se passe, on ne voit pas... On a peur, on se blottit. On s'attend toujours à ce que quelque chose tombe sur la maison. Maintenant, dès qu'il y a un peu de vent, on se dit que ça va recommencer", se remémore Bernadette, la voix troublée par l'émotion.


"C'est une intervention qui reste gravée"

A 19h, ce 27 décembre, Pascal Puydupin, chef de centre d'incendie et de secours de Meymac, lui avait pris sa garde quand la première demande de secours est tombée : un couple bloqué sur la route avec ses deux jeunes enfants à bord. "On a été engagé avec un véhicule léger. Il y avait des arbres partout au sol, On a donc pris la décision de partir à la recherche de ces personnes à pied. On a marché durant de longues heures. On a terminé à 5h du matin alors qu'on était parti à 21h. Heureusement, on a pu retrouver ce jeune couple avec ses enfants qu'on a pu ramener à une maison. C'est une intervention qui reste gravée dans la carrière d'un pompier", se rappelle le lieutenant.
Le centre de secours hébergera ce soir-là 35 personnes. Tous les sapeurs-pompiers seront sur le pont et ce plusieurs jours durant. Un investissement qui vaudra au centre de Meymac la fourragère du dévouement.
 

"Quand on voit tout le mal qu'on s'était donné et qu'en une nuit tout disparaît..."

De son côté, René Rigaud exploitant agricole à la retraite se souvient des bois, par endroit, soufflés comme un fétu de paille. Moins exposés, mieux entretenus avec des éclaircies réalisées dans les plantations espaçant les arbres et évitant ainsi la trop forte accélaration du vent, les parcelles de René Rigaud ne furent pas entièrement dévastés. Mais pendant deux hivers, l'ancien exploitant agricole ne fera qu'une chose : manier la tronçonneuse.
 
"Quand on voit tout le mal qu'on s'était donné et qu'en une nuit tout disparaît... Et ben, ça fait mal quoi. Mais bon, il ne faut pas se décourager. En espérant qu'on n'en voit pas une autre".

Vingt ans après, la tempête Martin a laissé des séquelles, des souvenirs et un souhait, celui que ce soit bien et seulement la tempête d'un siècle.


Retrouvez notre reportage sur le sujet signé J. Perrier et P. Gauthier :
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