Le mardi 11 octobre, un couple de Corréziens est convoqué pour la quatrième fois au tribunal de Tulle (19), pour décider du sort de Maurice, un sanglier qu'ils ont recueilli en 2009. En France, détenir un animal sauvage est illégal.
Bataille juridique d'un sanglier corrézien et dont l'histoire a acquis une dimension internationale.
Lorsqu'il est recueilli en 2009 par Sylvia Bachellerie et son conjoint, habitants du Jardin en Corrèze (19), il n'est alors qu'un marcassin blessé. Depuis, il coule des jours tranquilles dans un enclos sécurisé de 1 000 m3.
Mais en 2019, Maurice et ses hôtes sont dénoncés à l'Office de la biodiversité. Car en France, sauf quelques cas exceptionnels, la loi interdit de détenir un animal sauvage chez soi.
Il s'agit de raisons de sécurité et sanitaire. Un animal sauvage, notamment quand il arrive à l'âge adulte, est dangereux pour l'homme et il est potentiellement porteur de maladies transmissibles à l'Homme. Enfin, ces animaux peuvent s'échapper ou être relâchés dans la nature et à ce moment-là, on ne sait pas ce qu'ils deviennent, on a un problème de traçabilité.
Venceslas Bubenicek, ancien directeur de cabinet du préfet de la Corrèze
Les parents d'adoption de Maurice ne sont pas d'accord. Très attachés à "leur" animal, ils ont engagé une bataille juridique et médiatique pour sauver le locataire de leur basse-cour : "Je ne vois pas qui ça peut déranger, à qui ça peut poser problème. Personne ne s'en plaint, les voisins non plus", regrette Sylvia.
Adopté ou euthanasié ?
Une pétition en ligne a été lancée, comptant près de 220 000 signataires à la mi-journée le mardi 11 octobre 2022. La cause de Maurice a même reçu le soutien de Brigitte Bardot. Mais, pour l'instant rien n'y fait : la préfecture refuse toujours d’accorder une autorisation spéciale à Maurice qui risque l'euthanasie.
Le mardi 11 octobre 2022 pour la quatrième fois, Sylvia et son conjoint sont convoqués au tribunal de Tulle pour que soit enfin décidé l'avenir du plus célèbre suidé de Corrèze.