Le procès est celui d'un homme accusé de trois viols sur mineurs qui se seraient déroulés en 2019. Ce mardi 4 avril matin, les magistrats de la cour criminelle de Tulle (Corrèze) ont entendu le témoignage éprouvant d'une des victimes présumées, un jeune homme alors âgé de 15 ans. L'accusé nie la totalité des faits reprochés.
"Quand je me suis réveillé, j'ai senti que j'étais bizarre, je n’avais plus mes vêtements sur moi." C'est un jeune homme meurtri, traumatisé qui témoigne ce mardi 4 avril 2023 matin devant la cour criminelle de Tulle (Corrèze), pour le second jour de procès.
Âgé de 19 ans aujourd'hui, le jeune homme, victime présumée, détaille durant de longues minutes cette soirée du 2 juillet 2019. Cette nuit-là, il se retrouve par hasard à Brive, lui, étudiant à Meymac. Seul, perdu, il rencontre alors l'accusé. Plus tard, à son domicile, il raconte : "On a parlé de sport, on a joué à la console, et puis je me suis senti fatigué, alors je me suis endormi."
"Tout ce que je sais, c'est qu'il ment"
La présidente le questionne alors : "Sur les faits d'agressions sexuelles, Monsieur, pouvez-vous me confirmer qu'il vous a embrassé ?" Le jeune homme confirme et détaille d'autres faits : "un viol", puis avoue "j'ai un peu honte de le dire". La présidente demande : "Quel âge aviez-vous ?" Il répond : "J'avais 15 ans".
Appelé à réagir à ce qu'il a entendu, l'accusé, Quentin Seixas, continue de nier les faits : "Tout ce que je sais, c'est qu'il était consentant. Tout ce que je sais, c'est qu'il ment".
Âgé d'une trentaine d'années et incarcéré à la prison de Limoges depuis trois ans et demi, l'homme est jugé par cinq magistrats professionnels dans cette affaire de viols sur trois mineurs de plus de 15 ans et sur une personne vulnérable, et trois agressions sexuelles. Au moment des faits, entre janvier et juillet 2019, il occupait le poste de secrétaire du club de patinage sur glace freestyle à Brive.
Les auditions des parties civiles vont se poursuivre toute la journée. Trois victimes présumées doivent encore être entendues. Elles se connaissent majoritairement au travers du club. Toutes décrivent des viols ou des agressions sexuelles sur fond d’alcool.
Quentin Seixas encourait 20 ans de réclusion. Le verdict était attendu le 7 avril. Mais un vrai coup de théâtre est advenu ce vendredi 7 avril matin. Pour sa première affaire, la nouvelle cour criminelle départementale de Tulle n'a pas eu le choix en annulant et reportant le procès. Les cinq jours de débats ont été reconnus nuls et non avenus pour vice de procédure.